L’appel du chrétien dans son travail
Il y a plus dans notre travail que ce qui frappe les yeux. Voyons ensemble quelques aspects de l’appel du chrétien dans son travail.
1. Notre place de travail est un outil pour grandir dans notre caractère. Comme Paul l’a souligné dans Ephésiens 2:10, «car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.» Si nous avons demandé à Dieu de faire de nous l’homme ou la femme qu’il désire que nous soyons, les situations au travail et dans la famille constituent la principale «salle de classe» du Seigneur pour nous. Si nous désirons voir le fruit de l’Esprit croître dans notre vie, notre place de travail est un des moyens les plus efficaces pour stimuler la croissance dans notre caractère.
2. Notre place de travail est appelée à devenir un lieu d’adoration. Le mot hébreu avodah signifie autant travail qu’adoration. Nous pouvons faire notre travail pour Dieu, pour sa gloire, pour son plaisir. Qui aurait imaginé se rendre au travail pour adorer? Ou dans la même ligne, adorer Dieu par ce que nous faisons à la maison? Une femme de ma connaissance a bien compris ce principe. Elle a scotché un panneau au-dessus de sa cuisinière sur lequel il est écrit: «Ici, le service divin est conduit trois fois par jour.» Lorsque notre adoration est notre style de vie du lundi au vendredi, et pas uniquement quelque chose que nous faisons le dimanche, la réunion du dimanche matin devient elle aussi différente!
3. Notre place de travail est un moyen important pour faire la volonté de Dieu. Il y a de grands débats autour du thème de la volonté de Dieu. Certains disent: «Si je connaissais la volonté de Dieu, je la ferais!», attendant de recevoir une révélation du Ciel ou un message en lettres de feu sur le mur. Mais nous connaissons déjà la volonté de Dieu. Le Nouveau Testament est rempli d’instructions spécifiques et détaillées qui nous indiquent la volonté de Dieu pour chacun de nous. Marc Twain a dit: «Ce ne sont pas les parties de la Bible que je ne comprends pas qui me troublent, mais ce sont celles que je comprends!» la volonté de Dieu n’est pas d’abord un changement de métier ou de lieu dans l’avenir, c’est un changement d’état d’esprit dans le présent. Le dualisme nous pousse, en tant que chrétiens à imaginer que faire la volonté de Dieu, c’est rejoindre les rangs de ceux qui sont payés par l’église. Mais notre place de travail est le meilleur endroit pour faire la volonté de Dieu.
4. Notre place de travail est un lieu où nous pouvons chercher la justice. «Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice» (Matthieu 6:33). Les évangéliques des dix-huitièmes et dix-neuvièmes siècles étaient réputés pour leur implication constante et coûteuse dans la lutte pour la justice et la réforme, en particulier dans le monde du travail. Wilberforce, Shaftesbury et de nombreux autres ont combattu pour l’abolition de l’esclavage, l’amélioration des conditions de travail dans les mines et dans les usines, la réduction des heures de travail pour les ouvriers surexploités, la création de syndicats et de représentants réels des ouvriers. Le socialisme, dans de nombreux pays, a commencé dans les églises.
Bien que les conditions de travail modernes ne soient plus infestées par les nombreux problèmes du passé, les chrétiens actuels ont encore à être attentifs à la situation de leurs collègues. Des formes de harcèlement et de discrimination, des employés pressés à agir contrairement à leurs convictions, des compagnies exigeant de leurs ouvriers de travailler de nombreuses heures supplémentaires aux dépens de leurs couples et de leurs familles… La justice doit encore être recherchée, et des encouragements prodigués à ceux qui sont trop craintifs, intimidés, mal informés pour la chercher eux-mêmes.
5. Notre place de travail est un lieu de témoignage. Vous y témoignez premièrement par la façon dont vous travaillez, puis par ce que vous dites. Les chrétiens ont un sens à leur travail que les autres n’ont pas. Une femme convertie pendant une semaine d’évangélisation s’est levée dans la réunion le dimanche suivant en disant: «Mercredi dernier, je suis devenue chrétienne. Jeudi matin, j’avais une toute nouvelle raison de sortir mon aspirateur!» Ainsi, les chrétiens ont une motivation pour bien travailler. Pas parce que le patron les observe, mais parce que Dieu les observe.
Sont également importantes dans notre témoignage non verbal: nos compétences, notre caractère et notre préoccupation du bien-être de nos collègues ou employés. Un électricien témoigne: «Le fait que j’aiguise mes compétences, que je continue de me former, fait partie de mon témoignage sur ma place de travail. Je suis ici pour accomplir un travail. Mon employeur et mon client désirent un travail bien fait. Si c’est le cas, ils me redemanderont et j’aurais des clients fidèles. Et ce faisant, j’en viens à bien les connaître. C’est très important, parce que cela accroît grandement mes occasions de partager ma foi avec eux.» Le caractère – honnêteté, constance, valeurs, attitudes, priorités, relations, état d’esprit positif, contentement – tous ces aspects parlent énormément à nos employeurs, nos employés, nos clients et nos collègues. Permettons à nos vies d’être une bonne nouvelle autant qu’à nos paroles! Des choses que nous pouvons considérer comme normales peuvent interpeller les gens. Par exemple, si vous êtes mariés depuis vingt-et-un an, c’est trois fois plus que la moyenne nationale! C’est un réel message d’encouragement envoyé à vos collègues concernant leur propre mariage. La préoccupation pour le bien-être de vos collègues et vos clients est aussi un aspect important de votre témoignage au travail. Soyez intéressés à eux, à leur famille, à leurs espoirs, à leurs luttes et à leurs besoins. Cherchez à les aider pratiquement là où c’est possible, proposez-leur de prier pour leurs besoins. Très peu de gens refuseront la proposition d’un chrétien de prier pour eux. En fait, beaucoup de non-chrétiens prient! Pas publiquement. Pas devant leur famille. Mais de nombreux hommes et femmes prient avec ferveur derrière le volant de leur voiture, derrière la porte fermée de leur bureau, sur leur tracteur alors qu’ils labourent, dans leur cuisine en préparant le repas, en faisant la lessive, le repassage, pendant leur veille à l’hôpital et lorsqu’ils abordent leur pile de factures. De nombreux non-chrétiens ont de bonnes raisons de prier vu les difficultés et les défis, le stress et l’insécurité de leurs vies quotidiennes!
Lorsque notre compétence, notre caractère et notre intérêt pour les gens sont manifestés, cela soulève des questions et un intérêt dans la vie des gens. Nous lisons dans 1 Pierre 3:15: «Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur (mettez-le en premier), étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous.» Même lorsque certains vous critiquent, vous agressent, vous confrontent et vous mènent la vie dure à cause de votre foi, c’est leur façon de vous évaluer, de vérifier la validité de ce que vous croyez. Comme l’a dit D.L. Moody, «nous devons gagner les gens à nous-mêmes avant de les gagner à Christ.» Dans notre témoignage sur notre lieu de travail, nous sommes des collaborateurs du Seigneur. Dieu lui-même est le grand évangéliste par excellence. Quand nous partageons notre foi avec une autre personne, Dieu a déjà commencé à lui parler depuis longtemps. Il était là avant nous! Dieu a une multitude d’idées pour atteindre les gens. Des chrétiens se sont convertis en écoutant le «Top 50», en consultant une voyante et même en écoutant l’Ayatollah Khomeini! Ne forcez pas, Dieu est à l’œuvre. Priez, aimez, servez.
L’évangélisation sur la place de travail a traditionnellement été comprise comme le fait de gagner des convertis à Christ sur notre lieu de travail. Le travail en lui-même est perçu comme moins important que le travail de proclamation de l’Evangile. Mais le fait de diviser le travail entre ce qui est important (la proclamation de l’Evangile) et ce qui est moins important (le travail lui-même) vient saborder notre témoignage, parce qu’il démontre un manque d’intégrité et rabaisse le mandat créationnel. Au lieu de cela, adoptons une approche trinitaire de notre témoignage sur notre lieu de travail: Soyons pleinement présents pour notre travail, proclamons pleinement l’Evangile en actes et en paroles, et pleinement cohérents dans la pratique de notre foi au travail. En étant présents pour notre travail, nous accomplissons le mandat créationnel donné à Adam, reflétant la gloire de Dieu en administrant avec sagesse sa création (Genèse 1:26, Esaïe 43:7). En proclamant l’Evangile en actes et en paroles dans notre travail (1 Pierre 3:15, Colossiens 4:6), nous donnons gloire à Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui est mort et ressuscité afin de nous donner la possibilité de vivre l’humanité d’une nouvelle manière, libres du pouvoir du péché et de la mort (Matthieu 5:13a, 2 Corinthiens 2:15-16, Romains 12:1-2). Par la pratique cohérente et honnête de notre foi au travail, nous rendons gloire à l’Esprit de Dieu (Actes 1:8) qui nous donne vie (Romains 8:11) à notre effort pour travailler différemment (Tite 2:9-10 et vivre une vie digne de l’appel de Dieu (Ephésiens 4:1). La présence, la proclamation et la pratique sont les moyens de faire face aux défis du pluralisme et de la persécution sur la place de travail. Dans un monde pluraliste, nous devons gagner le droit d’être entendu par la manière dont nous travaillons (1 Pierre 2:11-12, 1 Corinthiens 9:19-22, Jean 17:14-15). Pendant des temps de persécution, notre fidélité à Jésus sera testée (Jean 15:18-20, 2 Timothée 3:12). La foi qui résiste à l’opposition et aux épreuves peut être un témoignage puissant pour ceux qui peuvent avoir entendu l’Evangile mais ne l’ont jamais vu démontré pratiquement (1 Pierre 1:6-7).
04 Juin 2008