Kinderbeten – Le réveil
de prière des enfants en Silésie
La même année en Silésie (sud de la
Pologne), à l’autre bout de l’Europe, à l’extérieur de la ville d’Olgau, des
enfants et des jeunes se sont réunis dans un pré. Un réveil d’enfant qui priaient,
chantaient, pleuraient, croyaient… d’abord quelques-uns, puis trois cents, puis
des milliers.[1] Eric
Swensson l’a décrit dans son ouvrage Kinderbeten:
The Origin, Unfolding and Interpretations of the Silesian Children’s Prayer
Revival,
…Les enfants de Silésie ont commencé à se réunir à
l’extérieur, de leur propre initiative, deux ou trois fois par jour pour prier
pour la liberté de religion et la paix dans leur pays. Tout a commencé dans les
villages de montagne de Haute Silésie et s’est répandu dans les villages, les
villes et les cités de l’ensemble du pays. Le matin, à midi et en fin
d’après-midi, les enfants de la communauté se rendaient tranquillement, deux
par deux, dans un lieu de réunion prédéterminé où ils chantaient un hymne,
écoutaient un chapitre de la Bible lu par l’un d’entre eux, puis tombaient sur
leur face en prière; tout s’arrêtait autour d’eux alors que les adultes
observaient, émerveillés. Ceci provoqua un réveil plus large, qui dura des
décennies, conduisant à l’évangélisation des états voisins et à la fondation de
la première dénomination protestante, qui avait la mission au cœur de son
identité, l’église Morave. Ses membres, à leur tour, influencèrent les
fondateurs de nouveaux mouvements. Les réveils des enfants éclatèrent à nouveau
à plusieurs reprises dans de nombreuses régions protestantes du continent
pendant des décennies, dont un réveil
des enfants avec les Moraves qui est perçu, comme nous allons le voir plus bas,
comme l’un de leurs deux principaux événements fondateurs.[2]
Ce mouvement de prière, appelé Kinderbeten, a été décrit dans plusieurs
lettres et rapports à l’époque:
Les enfants y démontrent une révérence peu courante et un
zèle dont ni leurs parents, ni qui que ce soit d’autre, n’arrivent à les
dissuader … Il a commencé à se répandre dans toute la Silésie, atteignant cinq
provinces en cinq jours. Les enfants, garçons et filles, de quatre à quatorze
ans, avec une dévotion peu coutumière pour leur âge … se réunissent le matin,
vers midi et vers quatre heures … Ces pauvres enfants soumis à d’énormes
pressions, de leur propre désir et sans avoir reçu de méthode prescrite, ont
commencé à se réunir pour prier. En réalité, sans aucune direction d’adulte,
non seulement ils n’ont reçu aucune aide, mais ils ont même dû agir contre les
ordres des autorités civiles et religieuses, et contre la volonté de leurs
parents qui les ont menacés et ont mis bien des obstacles sur leur chemin.[3]
Puis: «C’était comme si en même temps,
un vent tempétueux et rapide, un typhon, s’était développé et était arrivé si
vite, comme mû par une main invisible … Sans une divinité cachée à l’œuvre,
nous ne voyons pas comment une telle impulsion aurait pu se produire.»[4]
Swensson, qui a étudié en profondeur les sources originales, ajoute dans son
livre:
De nombreux adultes, même les plus «endurcis», étaient
émus aux larmes. C’est un élément courant dans les récits d’autres réveils,
pourtant nous voyons ici que ce n’était pas le résultat d’une prédication
enflammée, mais le fait de se trouver en présence de la douce adoration des
enfants.[5]
[1]. Children in
Revival Throughout History, ExplainEDtv, consulté le 17 novembre 2014,
https://www.youtube.com/watch?v=xoSwE2Bfu_0.
[2]. Eric Swensson, Kinderbeten:
The Origin, Unfolding and Interpretations of the Silesian Children’s Prayer
Revival (Eugene, OR: Wipf & Stock, 2010), introduction.
[3]. Anonyme, «Gründliche Nachrichten von derer Evangelischen Schlesier Kinder
Andacht/oder denen/von denen Kindern in Schlesien/unter freyem Himmel/auf offenem
Felde gehaltenen BetStunde,» traduit et cité dans Swensson, Kinderbeten, pp. 33-34.
[4]. Johann Wilhelm Petersen, Die Macht
der Kinder in der letzten Zeit, auf Veranlassung der kleinen Prediger, oder,
der betenden Kindern in Schlesien (Frankfurt and Leipzig, Germany:
Verlegung Samuel Heil und Joh. Gottfr. Liebezeits, 1709), cité dans Swensson, Kinderbeten, p. 26.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire