vendredi 15 décembre 2017

Thèse de Guy 11


Réaction catholique – Les Jésuites
 

Dans la Contre-Réforme catholique, Ignace de Loyola, fondateur de l’ordre des Jésuites et, ironiquement, formé dans la même université à la même époque que Jean Calvin à Paris, a placé un même accent sur l’école, et l’éducation catholique est également devenue excellente.



Nous lisons qu’après la Réforme, l’église catholique romaine «a conçu le plan de rejoindre tous les enfants des combattants et de les élever comme une nouvelle génération qui va aimer et défendre Rome.»[1] Les Jésuites ont basé leur Contre-Réforme sur cette stratégie de rejoindre les enfants. Et François-Xavier «a donné aux jeunes et aux ignorants la première place dans son évangélisation en Inde.» Il a dit: «Donnez-moi les enfants jusqu’à l’âge de sept ans, et peu importe qui s’en occupe par la suite.»[2] Xavier passait dans les rues de Goa avec une cloche, exhortant les parents et les maîtres de maison d’envoyer leurs enfants et leurs esclaves pour qu’ils soient instruits. Des siècles avant William Carey, il est dit que Xavier a laissé la marque de son enseignement sur l’Inde.[3]



La mission constituait un élément important de l’ordre Jésuite, et ils se sont rapidement répandus tout autour du monde, de manière beaucoup plus convaincue que les Réformateurs. L’histoire rapporte que par la formation des jeunes dans les écoles, ils ont «arrêté la Réforme dans son mouvement vers l’avant et son triomphe apparent.»[4] Le principe que les jeunes constituent l’espoir de l’Eglise n’a jamais été oublié par les Jésuites et les catholiques.



L’historien Gabriel Compayré affirme que «les Jésuites, par leur génie organisationnel, ont révolutionné l’éducation.»[5] Les Franciscains et les Dominicains avaient déjà ouvert des écoles avec un certain succès dans le passé, mais les Jésuites ont été les premiers à prendre l’instruction des jeunes comme un objectif prioritaire de leur action. Par la discipline qu’ils imposaient à leurs étudiants, établie sur une série de préceptes et de règles très détaillés, ils avaient l’ambition de contrôler le développement intellectuel et moral des jeunes afin d’en faire de gentlemen et, au mieux, des «soldats de Dieu». Ils avaient une approche très holistique de l’éducation, plaçant un grand accent sur les humanités, en particulier sur l’étude des auteurs romains, de la philosophie et des sciences. Leur plus grande critique était que «pour les Jésuites, l’éducation était un moyen, pas un but; un moyen pour une plus grande propagande religieuse et une influence politique.»[6] Nous voyons ici clairement la différence entre l’approche calviniste de l’indépendance des sphères et l’approche catholique de la sphère religieuse dominant toutes les autres.



Comenius



Mais le vrai père de l’éducation chrétienne, et même de l’éducation moderne en général, est Jean Amos Comenius (ou Komensky, 1592-1670). Né en Moravie (aujourd’hui partie de la République Tchèque), il faisait partie des Frères Moraves, venant eux-mêmes de la pré-réforme de Jean Hus. Il était en même temps pasteur, puis recteur de sa dénomination et enseignant, pédagogue et auteur.



Comenius a été un innovateur qui le premier a introduit des livres imagés, écrits dans la langue du peuple plutôt qu’en latin, appliqué des méthodes d’enseignement efficaces basées sur la croissance naturelle graduelle des concepts simples aux plus complexes, soutenu l’apprentissage tout au long de la vie et le développement de la pensée logique en abandonnant la bête mémorisation, présenté et soutenu l’idée d’opportunités égales pour les enfants pauvres, ouvert les portes de l’éducation aux filles, rendu l’instruction universelle et pratique. Il a travaillé dans de nombreux pays en Europe, dont la Suède, le Marché Commun Polonais-Lithuanien, la Transylvanie, le Saint-Empire Romain, l’Angleterre, les Pays-Bas et la Hongrie Royale.[7]



Nous pourrions dire beaucoup de choses sur le développement de l’éducation chrétienne, mais nous laisserons cet honneur aux spécialistes des écoles chrétiennes. Même si l’aspect de la vérité a continué à se développer au cours des siècles suivants, Dieu a commencé à ouvrir de nouvelles dimensions dans la formation des enfants.




[1]. George Whitefield Mead, Modern Method in Sunday School Work: The New Evangelism (London, UK: Forgotten Books, 2013. Original Work published in 1903), p. 17.

[2]. Sam Doherty, Why Evangelize Children? (Lisburn, Northern Ireland, UK: Child Evangelism Fellowship, 1999), p. 46.

[3]. Mead, Modern Method in Sunday School Work, p. 17.

[4]. Ibid., p. 17.

[5]. Gabriel Compayré, «Grandeurs et limites de l’enseignement jésuite,» dans l’Encyclopédie de l’Agora, consultée le 12 juillet 2015, http://agora.qc.ca/documents/jesuites--grandeur_et_limites_de_lenseignement_ jesuite_ par_gabriel_compayre.

[6]. Ibid.


[7]. Tiré de «Johann Amos Comenius,» New International Encyclopedia, 1905, consulté le 24 décembre 2014, http://en.wikisource.org/wiki/The_New_International_Encyclop%C3%A6dia/Comenius,_Johann_Amos.

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