Impact de transformation
William Booth était révolutionnaire de nombreuses façons:
1.
Il accordait de la valeur aux enfants. Par exemple, quand il visitait l’Australie, William prit
le temps, comme d’ailleurs dans tous ses voyages, de visiter des écoles et
d’enseigner les enfants. «Le Général visite une école d’état avec plus d’un
millier d’enfants. Il s’arrête dans chaque classe pour s’adresser aux enfants et
leur faire un petit sermon. Il était frappé par le chant des enfants, inspiré
par leurs mouvements…»[1]
2.
Il s’est battu pour leur protection (dans
la famille, sur les places de travail, dans la société) et a pris soin de leurs
besoins. William avait un cœur plein de compassion
pour les enfants. Il a dit une fois: «Partout ou des petits enfants gémissent,
l’Armée du Salut doit y être.»[2] Par
exemple, il a écrit en Inde: «Nous avons rassemblé de nombreux enfants
orphelins et abandonnés et les avons élevés comme s’ils étaient les nôtres.»[3] Sur son lit
de mort, il appela son successeur, son fils Bramwell, et lui dit: «Oh! Les
enfants, Bramwell, veille sur eux… Promets-le moi!» Après avoir reçu la réponse
attendue, le vieillard de poursuivre en souriant: lui dit: «Souviens-toi, si tu
oublie ta promesse, je reviendrai de hanter.»[4]
3. Il évangélisait les enfants aussi bien que les adultes. Certaines personnes objectent à l’évangélisation des enfants,
mais ce n’était pas le cas de William. «La propre expérience personnelle du
Général, ainsi que d’innombrables exemples qu’il a pu observer autour de lui
dans sa propre famille et dans celles des autres lui ont donné la même
assurance quant au besoin et à la possibilité pour les enfants people que pour
les adultes.»[5] Et à la
page suivante: «On prend beaucoup de soin, nous le savons, pour familiariser
les enfants avec l’histoire et la théorie du christianisme; mais leur
conversion, qui est le principal, nous semble être malheureusement et
douloureusement négligée.»[6]
4.
Il ne méprisait pas la foi des enfants. En fait, il souhaitait les conduire dan une connaissance
pratique du Seigneur, pas simplement dans une connaissance intellectuelle telle
qu’on la trouvait dans l’école du dimanche de l’époque. «Il est si facile de
dresser un millier d’enfants à être attentifs, à faire une belle performance,
une belle récitation, une belle chanson et même à leur donner un certain niveau
de connaissance de la lettre qui tue, mais si difficile d’amener un de ces
enfants à réellement se soumettre au grand Enseignant de l’humanité pour être
véritablement sauvé.»[7]
5.
Il a développé des moyens holistiques de
les former. La vision de William Booth n’était
certainement pas «que» spirituelle. Un simple coup d’œil à la table des
matières de son ouvrage The Training of Children nous donne une
perspective de l’étendue de sa vision: habillement, éducation, lecture,
boissons fortes, tabac, diligence, santé, hygiène de nutrition, formation du
caractère, discipline, autant que le salut des enfants et leur enrôlement dans
l’Armée.[8]
6.
Il a créé des outils et des stratégies
spécifiques pour les discipuler. Il a
développé des réunions pour les enfants: «Ayant senti tout cela, nous avons
décidé que, si une occasion se présentait, nous développerions des cultes
autant adaptés pour la conversion et l’instruction des enfants que nos autres
cultes le sont pour les adultes […] Le premier dimanche après-midi d’avril
1869, nous avons tenu notre premier «culte pour le salut des enfants»,
dans notre ancienne salle de Bethnal Green Road, et cinq enfants ont professé
avoir accepté le Sauveur.»[9] Il a
développé du matériel de discipulat: «Au sein de ces immenses campagnes, il
préparait constamment des livres de leçons tant pour les enfants que pour les
adultes. A une femme qui tentait de l’aider en lui envoyant plusieurs
catéchismes pour les enfants, lors d’une telle occasion, il répondit: «Vos
catéchismes ne me sont d’aucune utilité… Ils ne le seraient pas beaucoup pour
qui que ce soit d’autre, d’ailleurs, particulièrement pour les enfants.
J’essaie de produire un matériel qui sera un bienfait pour l’Armée et une
bénédiction pour des centaines de milliers d’enfants dans les années à venir.
Vous ne semblez pas réaliser que c’est une tâche très importante. Je la
considère comme la tâche la plus importante sur laquelle j’ai travaillé depuis
des années.» Plus globalement, en parallèle au Cri de guerre, le journal
officiel de l’Armée du Salut, William publia très tôt un magazine spécifiquement
pour les enfants, appelé Petits soldats.[10] C’était
un des premiers magazines de ce genre. Son biographe a écrit: «Que les espoirs
du Général que l’utilisation de ses écrits pour le bien des enfants se réalise
pleinement, cela reste à voir; mais c’est une grande chose que d’avoir même
établi le dessein de rendre le chemin du ciel suffisamment accessible pour que
les plus jeunes pieds puissent le trouver.»[11]
7.
Il les a inclus dans son travail
d’évangélisation comme «petits soldats». Railton expliqua que «par conséquent nous prenons un
plaisir tout particulier dans le fait que la théorie du Général a été prouvée,
par la pratique, produisant des héros et des héroïnes capables, pratiquement
depuis leur enfance, de batailles audacieuses pour Dieu, et devenant, avant
même d’atteindre leur majorité, des conquérants expérimentés et intelligents.»[12] Son
objectif était en vérité non seulement de les amener au salut, mais «il osait
les mettre au travail immédiatement en amenant d’autres à Christ, et avec un
tel effet que des nations entières en ont senti le résultat.»[13] Tout ceci
ne se passait pas sans difficultés:
A une époque, il y a eu
beaucoup d’opposition au journal Petits soldats et au travail
d’évangélisation parmi les jeunes, sous le prétexte que des jeunes enfant ne
peuvent pas avoir une expérience religieuse réelle et que les encourager à
témoigner et à prendre part dans des réunions publiques, c’était les exposer à
l’orgueil et à l’arrogance. Pourtant, William et Catherine Booth croyaient
fermement à la possibilité qu’un enfant se convertisse par l’action du
Saint-Esprit, et cela les a conduits à placer un grand accent sur une telle
œuvre d’évangélisation parmi les enfants.[14]
Railton conclut que «de toutes les tâches
révolutionnaires du Général, celle-ci s’est peut-être révélée comme la plus
difficile.»[15]
8. Il voyait la famille comme le premier terrain
d’entraînement pour eux. Il voulait
que la famille puisse servir ensemble comme une équipe. Nous lisons de nombreux
récits de telles familles, à commencer par la propre famille de William. Par
exemple, Railton décrit une réunion où l’Esprit de Dieu a touché les parents
autant que les enfants.[16] Catherine Booth croyait fermement qu’une formation des
enfants efficace était largement dépendante de la qualité de la vie de famille.[17]
9.
Il a écrit des livres à leur sujet pour
enseigner aux parents et aux officiers de l’Armée du Salut comment les
rejoindre et les former. L’ouvrage
principal de William, où il explique sa vision pour les enfants et donne
beaucoup de conseils pratiques aux parents a pour titre The training of
Children: How to make the children into Saints and Soldiers of Jesus Christ.[18] (La
formation des enfants: Comment faire de nos enfants des saints et des soldats
pour Jésus-Christ) Le titre dit tout du contenu… Dans beaucoup d’autres
livres ou lettres, et dans les livres de son épouse Catherine, le sujet des
enfants et de la famille est abordé régulièrement. Leurs enfants ont également
écrit des livres sur les enfants; par exemple, Kate la Maréchale a écrit Our
Children[19] (Nos
enfants), couvrant de nombreux sujets comme l’amour, la discipline,
l’éducation, la vie scolaire, les amitiés, tout autant que Les faire grandir
dans le Seigneur Jésus, Ce que les enfants nous enseignent, Ayez de la foi pour
vos enfants et Les enfants dans le ministère.
10.
Il a modélisé sa vision dans sa propre
famille. Pour les Booth, la famille et le ministère
n’étaient pas séparés. Leur foyer était également utilisé comme quartier
général, pour la planification stratégique, les réunions de prière, et leurs
enfants faisaient pleinement partie de ces activités dès leur plus jeune âge.
En fait, quand le Seigneur a placé un tel fardeau pour les pauvres sur son cœur
après avoir prêché dans une réunion sous une tente, il est rentré chez lui pour
dire à sa femme: «Oh, Kate, j’ai trouvé ma destinée! … Et ce jour-là, dans mon
âme, je me suis offert, ainsi que toi et nos enfants, pour cette grande œuvre.»
Ce soir-là, l’Armée du Salut était née![20] Ses enfants
ont été impliqués très tôt et naturellement aux côtés de leurs parents, donnant
des témoignages dans des réunions;[21] ils les
emmenaient sur le champ missionnaire et partageaient leur cœur et leurs
fardeaux avec eux, semant la vision dans leurs cœurs («Regarde là,» dit le
Général à son fils aîné, alors âgé de treize ans, en passant avec lui un
dimanche soir tard les portes d’une maison publique pour entrer dans un bar
bondé. «Ce sont les gens pour lesquels je souhaite que tu vives et travaille»[22]).
11. Il croyait que les enfants grandissent et servent au mieux quand ils côtoient les autres générations. Le biographe de William, Railton, décrit dans son livre une histoire où une foule de salutistes marchaient dans les rues pour partager la bonne nouvelle et protester contre la situation des pauvres. Ils ont été attaqués par une foule de brigands et beaucoup ont été blessés. Vingt-trois d’entre eux étaient des enfants.[23] Dans la plupart des actions, les enfants étaient les bienvenus pour servir aux côtés des adultes, tant les garçons que les filles. Cela a créé un fort sens de famille et a aidé les plus jeunes à grandir rapidement dans la maturité. Railton conclut: «Il a aidé à créer, de plus en plus tout autour du monde, cette force d’hommes, de femmes et d’enfants, consacrée au service de Christ et de l’humanité.»[24] Les enfants faisaient pleinement partie de l’armée, pas séparés comme s’ils étaient une génération «spéciale et choisie», mais ensemble avec les plus âgés. Cela a créé un flot générationnel, un réservoir de leadership et de vocations permettant une croissance exponentielle pour l’Armée du Salut.
[4].
Claire-Lise de Benoît, L’important c’est l’enfant (Lausanne: Editions
Ligue pour la Lecture de la Bible, 1993), p. 9.
[8]. William Booth, The training of Children: How to make the children into
Saints and Soldiers of Jesus Christ (1882), http://www.gospeltruth.net/booth/Boothtrainingchildren/booth_child_training_main.htm (consulté le 10 septembre 2014).
[14]. Essais édités par Clifford W. Kew, Catherine Booth: Her continuing
Relevance (London: The Salvation Army International Headquarters, 1990), p.
96.
[19]. Catherine Booth-Clibborn, Our children (London: James Clarke &
Co), http://www.gospeltruth.net/children/our_children.htm (consulté le 11 septembre 2014).
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