samedi 6 octobre 2018

Comment créer un héritage familial missionnel et multigénérationnel (9)


1. L’authenticité : Les parents ont démontré aux enfants un amour pour Dieu dans une foi chrétienne et un appel missionnel cohérents, authentiques et transparents. L'accent étant mis sur authentique et cohérent, pas parfait et certainement pas légaliste.

C'était un thème récurrent chez tous les candidats interviewés. Lors de l'entrevue, quand j’ai posé des questions sur ses parents à David Hamilton, qui a grandi comme EM au Chili, il a très bien identifié la clé de l'authenticité.

Mon père est un pasteur par excellence, il a une incroyable capacité d'empathie avec les gens et on venait donc toujours le chercher pour les naissances, les mariages, les décès, les maladies et les moments de crise dans la vie des gens. Notre maison a toujours été ouverte et papa nous a toujours donné l'exemple d'inclusion des gens. Les gens étaient vraiment importants, nous étions importants et s'il y avait des gens dans notre maison qui nous rendaient visite et qui ne parlaient pas anglais, nous parlions tous espagnol. Il n'a jamais voulu que quelqu'un se sent exclu dans une pièce, alors nous avons appris très tôt à toujours parler de telle sorte que personne ne soit exclu. Nous n’étions pas laissés en dehors de leur vie et ils n'excluaient pas les gens ; c'est ainsi que beaucoup de gens ont été attirés dans la Royaume. Cela a donc constitué un merveilleux exemple pour moi.

Maman était une apprentie insatiable, enseignante, étudiante de la Parole de Dieu et du monde de Dieu. C'est ainsi qu'elle a donné un véritable amour pour la découverte et la recherche de Dieu et sa faim de Dieu est ce qui l'a rendu très réel. Papa et maman ont donc incarné un amour incroyable pour les gens, un amour incroyable pour Dieu et ils nous incluaient, nous avons donc juste été attirés... Je veux dire, pourquoi voudriez-vous vivre différemment ? Quand j'ai grandi, j'ai pensé de façon bilingue et biculturelle, et je me suis dit que je ne voulais rien de moins pour mes enfants.[1]

Quand on lui demande ce que son père lui a communiqué au sujet de la mission et du ministère, Peter Warren, directeur de JEM Denver, a répondu :

Si je devais le dire en un mot, ce ne serait que de la cohérence. Il n'a jamais hésité dans son appel, il a toujours su qu'il était appelé à la mission ; il a gardé le cap et est reparti en Argentine quand ma mère est décédée il y a douze ans et à quatre-vingt-dix ans, il est toujours avec JEM. Un bel exemple de constance et de ne jamais être à la retraite de son appel, il n'a pas reçu le courrier l’informant qu’il est censé être à la retraite.[2]

Lorsqu'on lui a demandé ce qu'il pensait être la clé pour qu'une famille puisse transmettre un héritage missionnaire d'une génération à la suivante, D. Leland Paris, directeur de JEM Tyler avec plus de cinquante ans d'expérience de ministère, a livré ces pensées pleines de sagesse.

Je pense que la clé, c'est que vous aimiez le Seigneur autant que vous le pouvez et que vous démontriez cet amour pour le Seigneur devant votre famille et que vous soyez cohérent. Soyez fidèle à l'engagement que vous avez pris envers le Seigneur. Je pense que, parce que vous savez que la vie a beaucoup de hauts et de bas, elle a beaucoup de rebondissements que nous n'attendons pas. Des accusations qui nous sont adressées. Nous rencontrons toutes sortes de difficultés avec les différentes personnes qui travaillent avec nous et qui ne voient pas les choses comme nous les voyons... Donc, si ces moments arrivent, je pense que ce qui va aider à apporter la stabilité, c'est de démontrer la relation que nous avons avec le Seigneur, et ils vont observer votre vie, ils vont observer votre fidélité et engagement. Je pense que dans ma vie, c’était mon point de référence chez mes parents. C'est donc facile pour moi de le transmettre, parce que j'ai eu un merveilleux point de référence, les meilleurs parents du monde.... Et puis, pour ceux qui ne sont pas vos enfants naturels, je veux parler d'enfants spirituels, c'est la même chose. Je pense qu'au sein du ministère, vous leur donnez l'occasion d'observer votre vie.... Beaucoup de choses que j'essaie de faire aujourd'hui, j'essaie de les faire pour les modéliser pour la génération plus jeune.[3]

S'exprimant sur la question du légalisme, Darlene Cunningham, cofondatrice de JEM, a partagé ce qui suit :

Mes parents ont été très sages avec moi ; ils m'ont beaucoup fait sentir que je faisais partie de l'équipe. La foi de mes parents était très réelle. J'ai grandi dans une dénomination assez stricte et quand je suis devenue adolescente, j'ai dit à mon père que je ne supportais pas toutes ces règles et règlementations strictes. Mon père était un homme très sage et il m’a répondu : « Ma chérie, m'as-tu déjà entendu prêcher sur une de ces choses ? » et j'ai dit non. Alors il a dit : « C'est la dénomination dans laquelle Dieu m'a appelé et ce serait très blessant pour moi et mon ministère si tu faisais ces choses, » et c'était la chose la plus sage qu'il aurait pu dire. S'il avait essayé d'en faire une partie de notre conviction religieuse, je pense que je me serais vraiment rebellé, mais j'aimais mon père et donc je ne faisais pas ces choses juste par amour pour lui.[4]



[1] David Hamilton, missionnaire de 2ème génération sur trois, sert actuellement comme vice-président de l’innovation stratégique pour l’Université des Nation de Jeunesse en Mission (JEM) à Kona, Hawaii, interviewé par l’auteur, le 24 février 2015, JEM San Antonio del Mar, enregistrement (emphase de moi).

[2] Peter Warren, missionnaire de 3ème génération sur quatre, sert actuellement comme directeur de Jeunesse en Mission Denver, interviewé par l’auteur, le 24 février 2015, JEM San Antonio del Mar, enregistrement (emphase de moi).

[3] D. Leland Paris, missionnaire de 11ème génération sur douze, fondateur et directeur de Jeunesse en Mission Tyler, interviewé par l’auteur, le 12 janvier 2015, JEM Tyler, Texas, enregistrement (emphase de moi).


[4] Darlene Cunningham, missionnaire de 5ème génération sur six, co-fondatrice de Jeunesse en Mission, interviewée par l’auteur, le 25 février 2015, JEM San Antonio del Mar, enregistrement (emphase de moi).

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