Que dit la littérature spécialisée ?
Au cours de mes recherches pour l'analyse
documentaire, j'ai constaté qu'il n’y avait que très peu de données disponibles
sur le sujet de la façon de créer des héritages familiaux missionnels multigénérationnels.
En disant cela, j’ai pu trouver de la documentation abordant les héritages
familiaux en général et plusieurs articles, documents de recherche et études
sur les enfants missionnaires (EM), les enfants de pasteurs (EP) et les enfants
de troisième culture (ETC). Il existe aussi beaucoup de documentation sur l’éducation
des enfants. Le chercheur George Barna affirme qu'il y a actuellement plus de
75 000 livres différents sur l’éducation des enfants à notre disposition.[1]
On pourrait penser qu'avec un si grand choix d’ouvrages, il y aurait un nombre
conséquent de livres et de documentation sur le sujet, mais je n'ai pu en
trouver que quelques-uns.
Dans ses recherches sur ces livres, Barna souligne :
« Pratiquement chaque livre est basé sur des observations, des expériences
ou des hypothèses personnelles. Très peu de contenu est basé sur une recherche
objective et projetable. »[2]
La plupart semblent aborder l'éducation des enfants en se fondant sur la
motivation que puisque les enfants existent, les parents ont la responsabilité
de les élever. Beaucoup de gens intelligents ont écrit sur le sujet, mais une
grande partie de la motivation semble provenir d'une mentalité de survie de
base, simplement sur le fait d'être un bon parent ou sur les éléments de base
du développement de l'enfant.
Beaucoup ne reconnaissent pas que l'enfant est un cadeau
de Dieu et qu'il a reçu un appel et une destinée de la part de Dieu. Très peu
d'entre eux vont au-delà de la dynamique de la famille elle-même et ne voient
pas l'éducation des enfants à la lumière du royaume de Dieu et le rôle et
l'impact que cet enfant aura dans le monde. Dans l'éducation des enfants, si nos
attentes sont minimales, les fruits seront minimaux. Je suis heureux de pouvoir
affirmer, ce que confirme le livre de Barna Revolutionary
Parenting, que j'ai pu trouver plusieurs auteurs qui encouragent les parents à élever
intentionnellement leurs enfants pour qu'ils changent le monde. C'est dans cet
esprit que j'ai divisé l'analyse de la littérature disponible en quatre
concepts de base.
- Concept A :
Laisser un héritage familial.
- Concept B :
Les EM et EP en difficulté, pourquoi certains quittent la foi.
- Concept C :
Élever des EM, des EP et des enfants pour changer le monde.
- Concept D :
Rester fidèle à sa mission.
Concept A : Laisser un héritage familial
Alors que
j'enquêtais sur le sujet de l'héritage familial, j'ai réalisé que presque tous
les livres, les articles et les documents écrits portent principalement sur
l'héritage financier. Je crois que cela donne une indication de la façon dont nous
avons tendance à mettre l'accent sur la sauvegarde de la richesse matérielle
plutôt que sur l'héritage spirituel, l'a transformation de la société en laissant
un héritage de disciples du Seigneur. Ceci dit, j'ai pu découvrir plusieurs
perspectives et principes intéressants dans ces livres. Je crois qu'un grand
nombre de ces principes peuvent également s'appliquer dans le domaine de l'héritage
spirituel d'une famille.
James E.
Hughes, conseiller en droit de la sixième génération, auteur de quatre livres
et de nombreux articles influents sur les questions de gouvernance familiale et
de préservation de la richesse, dit ceci en se référant à l'antique proverbe
chinois, « Des manches de chemise
aux manches de chemise en trois générations »[3] :
« L'essence
de ma philosophie est ma conviction qu'une famille qui se considère comme liée,
non seulement par le sang mais par l'affinité et les actes à partir de cette
base philosophique a les plus grandes chances d'améliorer avec succès le
développement et la croissance individuelle de ses membres, préservant ainsi
dynamiquement l'ensemble de la famille pendant au moins cinq générations. Les
familles qui se considèrent principalement liées par des liens génétiques ou
par le sang, ne surmontent que rarement, voire jamais le proverbe, d'après mon
expérience.[4]
Que signifie
ce proverbe ? Il fait référence à l'endroit où la première génération construit
de la richesse, la deuxième génération augmente la richesse et la troisième
génération dépense la richesse et doit tout recommencer à zéro. Alors, comment
éviter que cela ne se produise ?
Tout d'abord,
considérons le mot affinité. L'une des définitions est « une relation par
alliance ou par mariage, ou par d'autres liens que le sang, comme l'adoption. »[5]
Alors, comment cette affinité familiale ou cette adoption se
passe-t-elle ? Dans son livre, Hughes approfondit la façon dont l'affinité
se produit, mais Josh Patrick, un cadre de « Stage 2 », un cabinet de
planification financière du Vermont, a observé ce qui suit, et l'a réduit à ces
quatre activités de base.
Pour
beaucoup, à moins de faire quelque chose de spécifique pour empêcher que des
manches de chemise aux manches de chemises se produise, nous sommes condamnés à
le répéter dans nos propres familles. Je crois qu'une culture du « tout
m’est dû » est un problème qui non seulement encourage ce phénomène, mais
qui garantit qu’il se produira. Il y a des familles qui ont réussi à manquer
cet ça événement. Elles ont pris des mesures spécifiques pour lutter contre la
perte du patrimoine familial. Certains des activités qu’elles ont faites sont :
•
Elles ont un concept d’anciens dans la famille. Le respect est donné aux membres plus âgés de la famille. Les
membres plus âgés prennent la responsabilité de donner le ton pour ce qui se
passe dans la famille. Par des histoires, ils aident tous les membres de la
famille à se souvenir de ce qui rend leur famille unique.
•
Il y a une attente de réussite.
Les plus jeunes membres de la famille ont des attentes placées sur eux en
matière de comportement et de réussite. Passer à côté n’est pas une option. Une
culture d’excellence est attendue, quoi que les enfants choisissent.
•
Il y a des conversations intergénérationnelles. Un temps est fixé chaque année pour se réunir en famille et avoir
des discussions qui incluent toutes les générations. Des activités sont mises
en place pour que les aînés puissent s'adresser à tous, et des rôles sont établis
pour des mentors et des coaches au sein de la famille.
•
Il existe des règles pour participer aux activités économiques
familiales. Le fait de rejoindre l’entreprise
familiale, s’il y en a une, n'est pas automatique. Il y a des règles qui
définissent quelles activités et quels comportements doivent être manifestés
avant que les enfants ne soient autorisés à rejoindre l'entreprise familiale. Les
anciens de la famille sont très attentifs à ne pas tuer l'oie (l’entreprise
familiale).
•
La famille comprend que la richesse est plus que l'argent. Les membres de la famille comprennent et apprennent que la
richesse est plus davantage l'argent ou les choses matérielles. Les valeurs de
la famille sont enseignées au moyen d'histoires et d'activités qui mettent
l'accent sur ce qui rend la famille unique.[6]
Pour autant
que je sache, aucun de ces hommes ne professe être un chrétien pratiquant, et
pourtant leur compréhension est assez biblique. Voyons comment les activités
ci-dessus reflètent des principes bibliques. L'affinité est liée à la
transmission de valeurs, d'une vision et d'un engagement similaires. Se
référant à notre salut, Dieu nous dit dans Romains 8:15 : « Car nous
n'avons pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte, mais
nous avons reçu l'Esprit d'adoption par lequel nous crions : « Abba,
Père. » Vos enfants ont-ils reçu un esprit d'adoption à l'égard des
valeurs, des objectifs et de l’appel missionnels de la famille, ou n’est-ce
qu’un esclavage pour eux ?
Il incombe
aux aînés, en l'occurrence les grands-parents et les parents, de donner le ton
de ce qui se passe dans la famille. Vos enfants savent-ils ce qui rend votre
famille unique ? Connaissent-ils l'appel de Dieu, non seulement pour leur
famille, mais aussi pour leur raison d’être unique dans le contexte de leur
famille et dans son royaume ?
Quand ils
oubliaient de raconter les histoires, les Israélites s'éloignaient toujours de
leur appel, de leur mission et finalement de leur Dieu. Avez-vous régulièrement
des conversations intergénérationnelles dans votre famille ? Racontez-vous les
histoires ? Vos enfants et petits-enfants sont-ils inclus dans la conversation
? Entendent-ils les histoires, non seulement dans le contexte de votre famille
nucléaire, mais aussi dans celui de leur famille élargie et des tantes et
oncles spirituels ?
Vous avez
peut-être entendu parler des attentes malsaines que l'on a placées sur les EM et
les EP pour qu’ils soient des enfants modèles. Je suis d'accord, ce n'est pas
bon, mais nous devons faire attention de ne pas jeter le bébé avec l'eau du
bain. Il faut qu'il y ait des attentes saines qui découlent de bonnes motivations.
L'attente devrait être que nos enfants cherchent et connaissent Dieu
profondément et qu’ils entrent dans tout ce qu'il a prévu pour eux. Cela ne
doit pas être fait par obligation, mais dans le contexte du statut privilégié
qu'il leur a accordé. Il s'agit d'avoir une culture de l'excellence alors
qu'ils avancent dans leur chemin avec Dieu et leur appel.
Ils ont aussi
besoin de savoir qu'avec le privilège, il y a la responsabilité. « On demandera beaucoup à qui l'on a
beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié. »[7]
Encore une fois, ce n'est pas dans un esprit de peur ou d'obligation, mais
d'honneur et de privilège. Ils doivent comprendre que le succès ne se mesure
pas à l'aune de la richesse monétaire, du prestige ou de la gloire, mais du
trésor qu'ils amassent dans les cieux.
Un autre
article intéressant qui met l'accent sur l'héritage familial présente le
contraste entre Jonathan Edwards et un certain Max Jukes. Edwards s'est
particulièrement consacré à former les parents à l’éducation de leurs enfants, et
il l’a modélisé dans sa propre famille. Jonathan et sa femme Sarah avaient onze
enfants. Au tournant du vingtième siècle, le pasteur et éducateur américain A.
E. Winship a décidé de retracer les descendants de Jonathan Edwards près de
cent cinquante ans après sa mort. Ses découvertes sont stupéfiantes, surtout si
on les compare à un homme du nom de Max Jukes.
L'héritage de Jukes a été mis en
évidence lorsque les arbres généalogiques de quarante-deux hommes du système
pénitentiaire de New York ont remonté jusqu'à lui.
L'héritage pieux de Jonathan
Edwards comprend : un vice-président américain, trois sénateurs, trois
gouverneurs, trois maires, treize présidents d'université, trente juges, soixante-cinq
professeurs, quatre-vingts titulaires d'une fonction publique, une centaine
d'avocats et une centaine de missionnaires.
Les descendants de Max Jukes
comprenaient : sept meurtriers, soixante voleurs, cinquante femmes de débauche,
cent trente autres condamnés, trois cent dix personnes à l’assistance publique (représentant
plus de 2’300 ans dans des maisons pour indigents), quatre cents qui ont été
physiquement détruits par une vie indulgente. On a estimé que les descendants
de Max Juke ont coûté à l'État plus de 1 250 000 $.[8]
Les histoires
de Jonathan Edward et Max Jukes nous offrent un contraste saisissant qui démontre
la façon dont le leadership d'un parent peut avoir un impact profond sur ses
enfants et ses petits-enfants.
[1] George Barna, Revolutionary
Parenting: Raising Your Kids to Become Spiritual Champions (Carol Stream,
Ill.: Tyndale Momentum, 2010), emplacement Kindle 61.
[2] Barna, emplacement Kindle 83-84.
[3] The Oxford Dictionary of Phrase and Fable. 2006. Encyclopedia.com, consulté le 23 juillet 2015,
http://www.encyclopedia.com/doc/1O214-shrtslvstshrtslvsnthrgnrt.html.
[4] James E. Hughes, Jr., Family: The Compact Among Generations, (New York, Bloomberg Press, 1 août
2007), p. 3.
[5]
http://www.collinsdictionary.com/dictionary/english/affinity.
[6] Josh Patrick, “4 Ways to Prevent Shirtsleeves to Shirtsleeves in Family
Business,” Stage 2 Planning
Partners , consulté le 14 mai 2015,
http://www.stage2planning.com/blog/bid/27313/4-ways-to-prevent-shirtsleevesto-shirtsleeves-in-family-business.
[7] Luc 12:48b
[8] Albert Edward Winship, Jukes-Edwards: A Study in Education and Heredity
, (Harrisburg, PA: R. L.
Myers & Co., 1900). “Jonathan Edwards’
powerful example of leaving a godly legacy,” Unlocking the Bible, consulté le 17 décembre 2014,
http://www.unlockingthebible.org/jonathan-edwards-leaving-a-godly-legacy/.
Toujours aussi riche ! merci, merci de nous le partager !
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