lundi 9 avril 2018

Thèse de Guy 36




Un partenariat avec les familles



Les FJ sont aussi basés sur la famille. Ce n’est pas un ministère où les parents déposent leurs enfants et sous-traitent leurs responsabilités à des spécialistes. Les parents ont toujours été invités et de nombreuses familles ont participé ensemble à une tournée FJ. Notre verset fondamental est d’ailleurs Deutéronome 6:6-7:  



Les commandements que je te donne aujourd'hui seront dans ton cœur. Tu les répéteras à tes enfants; tu en parleras quand tu seras chez toi, quand tu seras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.



Eugene Roehlkepartain, chercheur au Search Institute, fait référence à une étude indiquant que le plus grand impact sur le développement de la foi des jeunes provient des activités familiales.



Les jeunes provenant de familles où la foi est discutée, qui participent à des prières ou des temps bibliques familiaux, et qui sont engagés ensemble dans des projets de service ont plus de chance d’avoir une foi mature que les jeunes dont les familles ne prennent part à aucune de ces activités.[1]



En fait, nous avons toujours déclaré que nos valeurs sont d’abord pour notre vie personnelle, pas juste pour nos activités de ministère. En investissant dans les familles, nous transmettons un ADN qui se poursuit dans la vie de famille bien après que l’activité soit terminée. Les valeurs FJ sont transformationnelles pour les familles alors que les parents apprennent à inclure leurs enfants dans l’écoute de la voix de Dieu à leur côté, dans la prière, dans l’adoration et dans le service, à faire une préparation du cœur avec eux, mais aussi à bâtir un esprit d’équipe en jouant, en discutant ou en se reposant ensemble.



Il y a beaucoup de travail à faire dans ce domaine. D’après le sondage Family Needs Survey,[2]



-         Plus de la moitié des parents disent que leur famille ne s’implique jamais ou que rarement dans un temps dévotionnel familial. Sur la minorité qui pratique une forme de culte familial, un quart admet que ces moments dévotionnels ne sont que sporadiques.  

-         Près de quarante pour-cent des parents ne discutent que rarement, voire jamais de questions spirituelles avec leurs enfants.  

-         Près d’un quart des parents ne prient que rarement, voire jamais avec leurs enfants; un autre quart ne prient avec eux qu’occasionnellement.



Timothy Paul Jones décrit cette approche du ministère auprès des familles comme «le processus visant à coordonner intentionnellement et avec persévérance la proclamation et les pratiques d’un ministère afin que les parents soient reconnus, formés et tenus pour responsables et premiers formateurs de disciples dans la vie de leurs enfants.»[3] Il ne s’agit pas d’un programme ou d’une activité particulière. Il s’agit d’un processus visant à équiper les parents pour qu’ils soient activement impliqués dans le discipulat de leur progéniture. Comme le déclare le pasteur David Prince,



Jésus a dit une fois à ses disciples: «Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu» (Matthieu 22:21). Ce qui était à César était indiqué par une image de l’empereur sur les pièces de monnaie; l’image de Dieu est imprimée sur nos enfants. En tant que berger de ma famille, je dois constamment redonner mes enfants à Dieu. Faire moins que cela consiste à prendre le ministère auprès des familles comme une autre de ces stratégies ou de ces programmes sans lendemain qui n’apportent que peu d’intérêt à long-terme dans l’église – si ce n’est pas du tout. Si aucune tentative n’est faite pour entrer en partenariat avec les parents et pour les équiper pour discipuler leurs enfants, les structures-mêmes du ministère qui semblent si fructueuses à l’extérieur vont saboter son efficacité authentique.[4]



L’auteur Rob Rienow souligne dans son livre Visionary Parenting,



Quel est le dessein de Dieu pour la famille? Dieu a créé la famille pour être un centre de formation de disciples! Il a créé votre famille pour être un centre de transformation spirituelle. C’est l’environnement principal où la foi et le caractère sont formés et façonnés. Dieu a créé votre famille afin que vous puissiez vous aider les uns les autres à l’aimer davantage. Vous êtes ensemble pour que vous puissiez vous aider mutuellement à découvrir Christ, à grandir ensemble en lui, et ensemble à faire une différence dans le monde pour lui.[5]



Ainsi il y a un lien évident entre ce que nous faisons dans les activités FJ et ce qui se passe dans la famille. Pas juste un lien, en fait. Nous pouvons parler de continuité. Pour cette raison, le fait d’investir dans les parents en les formant et en les équipant, en faisant de la place pour que des familles entières puissent s’impliquer, est quelque chose de central pour nous. Les FJ ne sont pas juste là pour discipuler et mobiliser les enfants et les adolescents. Ils sont aussi là pour mettre en mouvement des familles entières qui vont se percevoir comme des mini-EFD, des centres ou des équipes missionnaires, des maisons de prière pour les nations. Les FJ cherchent le partenariat avec les familles. Dans son ouvrage Family, the Forming Center, Marjorie J. Thompson explique que



Comme nous sommes nés ou adoptés dans des familles d’une sorte ou d’une autre, et parce que ces familles d’origine constituent le principal contexte de notre vie quotidienne et de nos relations pendant nos années les plus formatives, il semble raisonnable de conclure que la famille d’origine est le premier lieu de formation spirituelle. Pour le meilleur ou pour le pire, que ce soit intentionnellement au par défaut, c’est au sein de ces familles «données» qu’en tant qu’enfants nos cœurs et nos esprits sont premièrement façonnés. Nous y développons un sens d’identité et d’héritage; nous y apprenons des façons d’être en relation intime avec les autres; c’est ici que sont forgés nos idéaux, nos valeurs et nos habitudes, jour après jour, année après année.[6]



Elle ajoute:



Il est virtuellement impossible de surestimer l’importance de la famille dans le développement global d’un enfant. La formation basique du caractère et le développement de la personnalité qui se produit au sein du foyer couvre toutes les bases: physique, émotionnelle, mentale et spirituelle. Je crois que la dimension spirituelle de la vie humaine est la plus large, celle qui englobe le plus d’aspects, la sphère au sein de laquelle toutes les autres dimensions de la vie trouvent leur expression. Par conséquent, quelle que soit la formation qui prend place dans notre foyer, elle va inévitablement toucher nos vies spirituelles, pour le meilleur ou pour le pire. C’est pourquoi je crois que la famille, plus que n’importe quel autre contexte de vie, est le lieu fondamental de formation spirituelle pour les enfants.[7]



Robert Mulholland Jr., un érudit du Nouveau Testament, écrit pour sa part: 



La question n’est pas tant de savoir si oui ou non il faut entreprendre une formation spirituelle dans nos familles; la question est: dans quel genre de formation spirituelle sommes-nous impliqués? Sommes-nous de plus en plus rendus conformes au monde, ou sommes-nous de plus en plus rendus conformes à l’image de Christ?[8]



Mark de Vries s’accorde avec cette observation: 



Les pasteurs de jeunesse et les églises ne peuvent plus continuer à voir les parents comme des facteurs neutres dans leur ministère envers les adolescents. Les parents, par la façon dont ils élèvent leurs enfants, vont soit appuyer et renforcer notre ministère, soit le saboter.[9]



Le mot clé est intentionnalité. Comment pouvons-nous aider les familles à saisir la vision de leur importance critique, puis mettre en œuvre les implications pratiques de cette vision avec une plus grande intentionnalité? Les familles communiquent les valeurs et la vision de la foi de deux manières principales. La première est par les opportunités naturelles de la vie commune – des occasions qui caractérisent simplement le tissu relationnel de la vie de famille. La seconde est par des pratiques intentionnelles – des structures et des modèles simples mais spécifiques qui soutiennent le potentiel spirituel des familles de foi.



Marjorie Thompson compare les disciplines spirituelles à des outils de jardin. «La meilleure binette et le meilleur râteau ne peuvent pas garantir de bons fruits; ils ne peuvent qu’aider à créer des conditions optimales pour la croissance.»[10] Cependant, elle est très claire quand au fait



… que l’impact d’une famille soit constructif ou destructeur, il n’est pas ultime. Dans des cas où les familles n’ont offert aucun modèle de foi, ou quand le modèle de foi s’est révélé tordu, étroit ou superficiel, les individus ont souvent démontré un courage et une résilience remarquables pour surmonter leur héritage négatif.[11]







[1]. Eugene C. Roehlkepartain, The Teaching Church: Moving Christian Education to Center Stage (Nashville, TN: Abington, 1993), p. 170.

[2]. FamilyLife, Family Needs Survey: National Database: August 2008 (Little Rock, AK: FamilyLife Church and Pastor Relations Office, 2008). Ce sondage a soigneusement étudié les habitudes et les besoins des familles églisées aux USA. La série d’études qui s’est terminée en 2008 comprenait des données de près de quarante mille parents.  

[3]. Timothy Paul Jones, Family Ministry Field Guide: How your Church can Equip Parents to Make Disciples (Indianapolis, IN: Wesleyan Publishing House, 2011), Empl. 457, version Kindle.

[4]. David Prince, The Pastor’s Home as Paradigm for the Church’s Family Ministry, Prince on preaching, consulté le 10 avril 2015, http://www.davidprince.com/2014/05/27/pastors-home-paradigm-churchs-family-ministry/.

[5]. Rob Rienow, Visionary Parenting (Nashville, TN: Randall House, 2009), p. 9.

[6]. Marjorie J. Thompson, Family, the Forming Center (Nashville, TN: Upper Room Books, 1996), pp. 19-20.

[7]. Thompson, Family, the Forming Center, p. 20.

[8]. M. Robert Mulholland Jr., Shaped by the Word: The Power of Scripture in Spiritual Formation (Nashville, TN: Upper Room Books, 1985), p. 28.

[9]. de Vries, Family-based Youth Ministry, p. 86.

[10]. Thompson, Family, the Forming Center, p. 16.


[11]. Thompson, Family, the Forming Center, p. 12.

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