Un partenariat avec
les familles
Les FJ sont aussi basés sur la famille. Ce n’est pas un ministère où les
parents déposent leurs enfants et sous-traitent leurs responsabilités à des
spécialistes. Les parents ont toujours été invités et de nombreuses familles
ont participé ensemble à une tournée FJ. Notre verset fondamental est
d’ailleurs Deutéronome 6:6-7:
Les commandements
que je te donne aujourd'hui seront dans ton cœur. Tu les répéteras à tes
enfants; tu en parleras quand tu seras chez toi, quand tu seras en voyage,
quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.
Eugene Roehlkepartain, chercheur au Search Institute, fait référence
à une étude indiquant que le plus grand impact sur le développement de la foi
des jeunes provient des activités familiales.
Les jeunes
provenant de familles où la foi est discutée, qui participent à des prières ou
des temps bibliques familiaux, et qui sont engagés ensemble dans des projets de
service ont plus de chance d’avoir une foi mature que les jeunes dont les
familles ne prennent part à aucune de ces activités.[1]
En fait, nous avons toujours déclaré que nos valeurs sont d’abord pour
notre vie personnelle, pas juste pour nos activités de ministère. En investissant
dans les familles, nous transmettons un ADN qui se poursuit dans la vie de
famille bien après que l’activité soit terminée. Les valeurs FJ sont
transformationnelles pour les familles alors que les parents apprennent à
inclure leurs enfants dans l’écoute de la voix de Dieu à leur côté, dans la
prière, dans l’adoration et dans le service, à faire une préparation du cœur
avec eux, mais aussi à bâtir un esprit d’équipe en jouant, en discutant ou en
se reposant ensemble.
Il y a beaucoup de travail à faire dans ce domaine. D’après le sondage Family
Needs Survey,[2]
- Plus de la moitié des
parents disent que leur famille ne s’implique jamais ou que rarement dans un
temps dévotionnel familial. Sur la minorité qui pratique une forme de culte
familial, un quart admet que ces moments dévotionnels ne sont que sporadiques.
- Près de quarante
pour-cent des parents ne discutent que rarement, voire jamais de questions
spirituelles avec leurs enfants.
- Près d’un quart des
parents ne prient que rarement, voire jamais avec leurs enfants; un autre quart
ne prient avec eux qu’occasionnellement.
Timothy Paul Jones décrit cette approche du ministère auprès des familles
comme «le processus visant à coordonner intentionnellement et avec persévérance
la proclamation et les pratiques d’un ministère afin que les parents soient
reconnus, formés et tenus pour responsables et premiers formateurs de disciples
dans la vie de leurs enfants.»[3] Il ne s’agit pas d’un programme ou d’une activité particulière. Il s’agit
d’un processus visant à équiper les parents pour qu’ils soient activement
impliqués dans le discipulat de leur progéniture. Comme le déclare le pasteur
David Prince,
Jésus a dit une
fois à ses disciples: «Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est
à Dieu» (Matthieu 22:21). Ce qui était à César était indiqué par une image de
l’empereur sur les pièces de monnaie; l’image de Dieu est imprimée sur nos
enfants. En tant que berger de ma famille, je dois constamment redonner mes
enfants à Dieu. Faire moins que cela consiste à prendre le ministère auprès des
familles comme une autre de ces stratégies ou de ces programmes sans lendemain
qui n’apportent que peu d’intérêt à long-terme dans l’église – si ce n’est pas
du tout. Si aucune tentative n’est faite pour entrer en partenariat avec les
parents et pour les équiper pour discipuler leurs enfants, les structures-mêmes
du ministère qui semblent si fructueuses à l’extérieur vont saboter son
efficacité authentique.[4]
L’auteur Rob Rienow souligne dans son livre Visionary Parenting,
Quel est le
dessein de Dieu pour la famille? Dieu a créé la famille pour être un centre de
formation de disciples! Il a créé votre famille pour être un centre de
transformation spirituelle. C’est l’environnement principal où la foi et le
caractère sont formés et façonnés. Dieu a créé votre famille afin que vous
puissiez vous aider les uns les autres à l’aimer davantage. Vous êtes ensemble
pour que vous puissiez vous aider mutuellement à découvrir Christ, à grandir
ensemble en lui, et ensemble à faire une différence dans le monde pour lui.[5]
Ainsi il y a un lien évident entre ce que nous faisons dans les activités
FJ et ce qui se passe dans la famille. Pas juste un lien, en fait. Nous pouvons
parler de continuité. Pour cette raison, le fait d’investir dans les parents en
les formant et en les équipant, en faisant de la place pour que des familles
entières puissent s’impliquer, est quelque chose de central pour nous. Les FJ
ne sont pas juste là pour discipuler et mobiliser les enfants et les
adolescents. Ils sont aussi là pour mettre en mouvement des familles entières
qui vont se percevoir comme des mini-EFD, des centres ou des équipes
missionnaires, des maisons de prière pour les nations. Les FJ cherchent le
partenariat avec les familles. Dans son ouvrage Family, the Forming Center,
Marjorie J. Thompson explique que
Comme nous sommes
nés ou adoptés dans des familles d’une sorte ou d’une autre, et parce que ces
familles d’origine constituent le principal contexte de notre vie quotidienne
et de nos relations pendant nos années les plus formatives, il semble
raisonnable de conclure que la famille d’origine est le premier lieu de
formation spirituelle. Pour le meilleur ou pour le pire, que ce soit
intentionnellement au par défaut, c’est au sein de ces familles «données» qu’en
tant qu’enfants nos cœurs et nos esprits sont premièrement façonnés. Nous y
développons un sens d’identité et d’héritage; nous y apprenons des façons
d’être en relation intime avec les autres; c’est ici que sont forgés nos
idéaux, nos valeurs et nos habitudes, jour après jour, année après année.[6]
Elle ajoute:
Il est
virtuellement impossible de surestimer l’importance de la famille dans le
développement global d’un enfant. La formation basique du caractère et le
développement de la personnalité qui se produit au sein du foyer couvre toutes
les bases: physique, émotionnelle, mentale et spirituelle. Je crois que la
dimension spirituelle de la vie humaine est la plus large, celle qui englobe le
plus d’aspects, la sphère au sein de laquelle toutes les autres dimensions de
la vie trouvent leur expression. Par conséquent, quelle que soit la formation
qui prend place dans notre foyer, elle va inévitablement toucher nos vies
spirituelles, pour le meilleur ou pour le pire. C’est pourquoi je crois que la
famille, plus que n’importe quel autre contexte de vie, est le lieu fondamental
de formation spirituelle pour les enfants.[7]
Robert Mulholland Jr., un érudit du Nouveau Testament, écrit pour sa
part:
La question n’est
pas tant de savoir si oui ou non il faut entreprendre une formation spirituelle
dans nos familles; la question est: dans quel genre de formation spirituelle
sommes-nous impliqués? Sommes-nous de plus en plus rendus conformes au monde,
ou sommes-nous de plus en plus rendus conformes à l’image de Christ?[8]
Mark de Vries s’accorde avec cette observation:
Les pasteurs de
jeunesse et les églises ne peuvent plus continuer à voir les parents comme des
facteurs neutres dans leur ministère envers les adolescents. Les parents, par
la façon dont ils élèvent leurs enfants, vont soit appuyer et renforcer notre
ministère, soit le saboter.[9]
Le mot clé est intentionnalité. Comment pouvons-nous aider les familles à
saisir la vision de leur importance critique, puis mettre en œuvre les
implications pratiques de cette vision avec une plus grande intentionnalité?
Les familles communiquent les valeurs et la vision de la foi de deux manières
principales. La première est par les opportunités naturelles de la vie commune
– des occasions qui caractérisent simplement le tissu relationnel de la vie de
famille. La seconde est par des pratiques intentionnelles – des structures et
des modèles simples mais spécifiques qui soutiennent le potentiel spirituel des
familles de foi.
Marjorie Thompson compare les disciplines spirituelles à des outils de
jardin. «La meilleure binette et le meilleur râteau ne peuvent pas garantir de
bons fruits; ils ne peuvent qu’aider à créer des conditions optimales pour la
croissance.»[10] Cependant, elle est très claire quand au fait
… que l’impact
d’une famille soit constructif ou destructeur, il n’est pas ultime. Dans des
cas où les familles n’ont offert aucun modèle de foi, ou quand le modèle de foi
s’est révélé tordu, étroit ou superficiel, les individus ont souvent démontré
un courage et une résilience remarquables pour surmonter leur héritage négatif.[11]
[1]. Eugene C. Roehlkepartain, The Teaching Church: Moving Christian Education to Center Stage (Nashville,
TN: Abington, 1993), p. 170.
[2]. FamilyLife, Family
Needs Survey: National Database: August 2008 (Little Rock, AK: FamilyLife
Church and Pastor Relations Office, 2008). Ce sondage a soigneusement étudié
les habitudes et les besoins des familles églisées aux USA. La série d’études
qui s’est terminée en 2008 comprenait des données de près de quarante mille
parents.
[3]. Timothy Paul Jones, Family
Ministry Field Guide: How your Church can Equip Parents to Make Disciples (Indianapolis,
IN: Wesleyan Publishing House, 2011), Empl. 457, version Kindle.
[4]. David Prince, The Pastor’s Home as
Paradigm for the Church’s Family Ministry, Prince on preaching, consulté le
10 avril 2015,
http://www.davidprince.com/2014/05/27/pastors-home-paradigm-churchs-family-ministry/.
[5]. Rob Rienow, Visionary
Parenting (Nashville, TN: Randall House, 2009), p. 9.
[6]. Marjorie J. Thompson, Family, the Forming Center (Nashville, TN: Upper Room Books, 1996),
pp. 19-20.
[7]. Thompson, Family, the Forming Center, p. 20.
[8]. M.
Robert Mulholland Jr., Shaped by the
Word: The Power of Scripture in Spiritual Formation (Nashville, TN: Upper
Room Books, 1985), p. 28.
[9]. de Vries, Family-based
Youth Ministry, p. 86.
[10]. Thompson, Family, the Forming
Center, p. 16.
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