jeudi 22 mars 2018

Thèse de Guy 33



Discipuler la prochaine génération



Ainsi, influencer et discipuler la prochaine génération est un appel important et stratégique. Comme l’écrit Joy Dawson,  



Vous pouvez l’approcher de l’une des deux manières suivantes – soit en endurant le calvaire, soupirant après le jour où ils seront suffisamment grands pour pouvoir se débrouiller sans vous; soit en voyant ce mandat comme une fantastique opportunité d’aider ces petits gamins à changer le monde, à faire l’histoire et à façonner leur génération. La perspective fait toute la différence. Quelqu’un doit avoir le privilège d’aider à former les scientifiques, les médecins, les responsables de gouvernement, les leaders spirituels nationaux et internationaux, les missionnaires, les pionniers, les vainqueurs de prix Nobel, les brillants philosophes et auteurs dont les œuvres façonnent la pensées de millions de personnes … et la liste continue. Pourquoi pas vous?[1]



Joy souligne combien le discipulat des enfants est d’abord une question d’exemple et de relation. Exemple, car «le défi du formateur de disciples est que les petits disciples aient la plus grande opportunité d’être fréquemment exposés aux vertus et aux faiblesses de caractère du formateur.»[2] Si celui-ci est réellement à l’image du Christ, le potentiel pour les petits disciples de devenir eux-mêmes à l’image du Christ est inégalé.



Si une majeure partie de l’objectif de notre vie est d’être soumis au Saint-Esprit pour nous rendre plus semblables à Christ, nous devrions déterminer de ne jamais tordre le caractère de Dieu devant les enfants que nous tentons d’influencer. Si nous le faisons, nous devrions rapidement l’admettre, demander pardon puis expliquer ce que nous aurions du dire ou faire à la place. «Celui qui cache ses transgressions ne réussira pas, mais on aura compassion de celui qui les reconnaît et les abandonne» (Proverbes 28:13). Puis nous devons expliquer quel aspect du caractère de Dieu nous n’avons pas réussi à démontrer et expliquer comment Dieu est vraiment.[3]



A propos de cet aspect, Jésus a dit dans Matthieu 18:6:



Mais si quelqu'un fait trébucher un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspende à son cou une meule de moulin et qu'on le jette au fond de la mer.



C’est un des avertissements les plus sévères que Jésus ait jamais donné. Laissez-moi partager une expérience personnelle ici. J’avais l’habitude de penser que Jésus parlait dans ce verset de l’inceste, des abus ou de toutes sortes de mauvais traitements. Un jour, j’ai demandé au Seigneur de me montrer ce qu’il voulait dire par là. «Faire trébucher» est le mot grec skandalizo (Strong #4624), qui peut aussi être traduit par «mettre une pierre d’achoppement ou une entrave sur le chemin, sur laquelle un autre peut trébucher et tomber, métaph. Offenser.»[4] Notre mot «scandale» est dérivé de la racine grecque skandalon. Le Seigneur m’a dit: «Guy, tu es un skandalon pour les enfants chaque fois que, dans la manière dont tu parles, agis ou réagis, tu ne reflètes pas mon caractère.» Ouah! J’étais sidéré! Nous sommes le premier évangile qu’ils vont lire. Nous sommes leurs premières représentations de Dieu. Nous les enseignons à son sujet, intentionnellement ou non. Ceci dit, nous n’avons pas besoin d’être parfaits, juste suffisamment humbles pour leur demander pardon à chaque fois que nous ne représentons pas le caractère de Dieu, et j’ai du le faire souvent avec mes propres enfants.



Cet aspect d’être un exemple est très important, et Joy le développe plus loin: 


En fin de compte, cela se résume au fait que les adultes qui disciplinent les enfants leur envoient inconsciemment des signaux, par leurs caractéristiques adultes, au sujet des caractéristiques de Dieu. Les adultes sont les figures d’autorité les plus proches de Dieu. Et les enfants savent que la figure d’autorité ultime est Dieu, donc ils relient automatiquement ces autorités ensemble et agissent et réagissent en fonction. C’est pourquoi il est important de toujours reconnaître devant les enfants de tout ce qui pourrait tordre leur perception du caractère de Dieu, et s’en repentir.[5]



Joy souligne le fait que «poursuivre Dieu avec intensité est contagieux.»[6] La passion du formateur a tendance à être absorbée par les enfants. Ainsi, pour avoir une réelle influence sur la prochaine génération, nous devons d’abord nourrir notre propre passion spirituelle. Elle ajoute plus loin:



Un autre facteur pour mentorer efficacement des jeunes disciples consiste à impliquer les enfants à nos côtés, chaque fois que c’est possible, dans notre recherche passionnée de Dieu, pour mieux le connaître afin de le faire connaître. Cela demande du temps, de la créativité, de l’enthousiasme, de la cohérence, des surprises et un profond engagement.[7]



Cet aspect est vraiment crucial dans notre stratégie pour discipuler la jeune génération au sein des FJ, non seulement pour les activités spirituelle, mais aussi quand nous jouons, mangeons, discutons, faisons du sport, regardons un film… Il s’agit de construire une relation, de les impliquer à nos côtés dans tous les aspects de la vie, car tout est spirituel et reflète qui Dieu est. Dale Kauffman, fondateur des Fabricants de Joie, expliquait dans un séminaire:



J’ai eu le privilège de travailler avec des enfants et des jeunes depuis vingt-trois ans, et j’ai réalisé que la clé principale pour être efficace dans notre conduite des enfants et des jeunes dans la connaissance de Dieu, ce sont trois mots que Jésus a prononcés dans Jean 1:35, «Viens et vois…» Accueillir les enfants et les jeunes dans nos vies, pour qu’ils soient avec nous, nous observent et partagent la réalité de notre relation avec Dieu. Cela peut sembler évident, mais c’est la clé pour les conduire dans le genre de relation que Dieu a en réserve pour eux. Aucun programme ne peut remplacer cela. Nous pouvons utiliser différentes choses, comme des marionnettes ou des histoires bibliques… mais rien ne remplace le genre d’influence que notre vie partagée peut avoir sur quelqu’un d’autre.[8]



Dale accentue également la nécessité de partager des temps de détente et de loisirs sains avec les jeunes.



Lorsque je me rappelle les gens qui m’ont le plus influencé et m’ont donné soif de connaître Dieu, c’étaient des gens qui savaient comment apprécier la bonté de Dieu. J’ai été avec des responsables d’église qui étaient des gens fantastiques, mais qui n’avaient pas cette même capacité de jouir de la bonté et de la présence de Dieu dans n’importe quelle activité.[9]



Joy Dawson décrit ce style de vie comme «un parfait équilibre à l’intensité impliquée dans notre engagement brûlant de connaître Dieu et de le faire connaître.»[10] Elle décrit aussi le développement d’amitiés authentiques avec les enfants:



Si nous voulons que nos enfants soient parmi nos meilleurs amis lorsqu’ils grandissent, nous devons les traiter comme des amis proches quand nous sommes dans le processus. Cela inclut le fait de leur être loyal, d’être courtois, d’exprimer notre reconnaissance envers eux, de garder leurs confidences, de respecter leur besoin de vie privée, d’avoir des temps de fun et de loisir avec eux, de partager leurs préoccupations et leurs difficultés, de prier avec eux et de les écouter, d’être approchables et disponibles. Nos disciplines à cet égard rapportent d’immenses dividendes plus tard dans la vie – dans la leur comme dans la nôtre.[11]


[1]. Joy Dawson, Influencing Children to Become World Changers (Nashville, TN: Thomas Nelson, Inc., 2003), p. 1.

[2]. Dawson, Influencing Children to Become World Changers, p. 3.

[3]. Ibid., pp. 7-8.

[4]. Toutes les références Strong dans ce document sont tirées de http://www.apostolic-churches.net/ bible/strongs.html, consulté le 25 février 2015.

[5]. Dawson, Influencing Children to Become World Changers, p. 9.

[6]. Ibid., p. 3

[7]. Ibid.

[8]. Dale Kauffman, «Multigenerational Church,» séminaire donné dans l’église Basileia Vineyard de Berne, en Suisse, du 8 au 10 mai 1997, notes prises par l’auteur.

[9]. Ibid.

[10]. Dawson, Influencing Children to Become World Changers, p. 63.


[11]. Ibid.

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