IV. La montée des ministères et des
organisations interdénominationnels
H. A. Baker et l’Adullam
Rescue Mission en Chine
A l’orée du 20ème siècle, nous découvrons une multiplication
d’événements, de réveils et de situations où Dieu a utilisé des enfants pour
accomplir ses desseins. Il est intéressant de souligner que ces événements se
produisent maintenant bien au-delà de l’Europe et des Etats-Unis. Dans cette
époque de mission, nous voulons nous pencher sur quatre personnages importants:
H. A. Baker et l’Adullam Rescue Mission
en Chine, Mel Tari et le réveil à Timor, Heidi Baker et Iris Ministries au Mozambique et Bill Wilson et Metro World Child à New York.
Harold Armstrong, ou H. A. Baker (1881-1971), a été missionnaire au Tibet
et à Taïwan. Avec son épouse et sa collaboratrice Josephine, le pasteur Baker a
commencé l’Adullam Rescue Mission pour
les enfants des rues de la province du Yunnan, en Chine. Pour la plupart, ces
enfants avaient été mendiants dans les rues de la ville. Dans certains cas, il
s’agissait de pauvres enfants dont un ou les deux parents étaient morts et qui
avaient été déposés dans leur centre. Il y avait aussi quelques fugueurs qui
s’étaient enfuis de leur foyer dans des parties plus éloignées de la province
voisine. Les enfants dans leur maison d’accueil, principalement des garçons
entre six et dix-huit ans, ont vécu un réveil pendant lequel ils ont reçu des
visions du ciel, du paradis, des anges et même de l’enfer. Ces vision sont
décrites dans le livre de Baker Visions au-delà du voile.[1]
Lisons le récit de cette expérience:
La réunion de prière du matin durait plus longtemps que
d’habitude. Les enfants plus âgés quittèrent la pièce l’un après l’autre pour
commencer leurs études dans la salle de classe, tandis que quelques uns des
garçons plus jeunes restaient à genoux, priant avec ferveur. Le Seigneur était
proche; nous ressentions tous la présence du Saint-Esprit au milieu de nous.
Certains qui étaient partis sont revenus dans la pièce.
Une telle conviction de péché – une chose pour laquelle
nous avions prié depuis si longtemps – tomba sur chacun, à tel point que, des
larmes coulant de leurs yeux et les bras levés, ils criaient au Seigneur pour
le pardon de leurs péchés, qui semblaient maintenant si sombres. L’un après
l’autre, ils tombèrent sous la puissance du Saint-Esprit jusqu’à ce que plus de
vingt d’entre eux se retrouvent prostrés sur le sol. Lorsque je compris que le
Seigneur faisait quelque chose d’inhabituel au milieu de nous, je me glissai
dans la salle de classe à côté et expliquai aux garçons que s’ils se sentaient
poussés à revenir et à prier, ils pouvaient être excusés de leur travail
scolaire. En peu de temps, l’enseignant chinois se retrouva seul à son bureau.
Tous ses élèves, revenus dans la salle de prière, priaient et louaient le
Seigneur de tout leur cœur. Lorsque l’enseignant réalisa qu’il n’avait plus
rien à faire, il se mit en route pour rentrer chez lui. Je ne l’avais pas
invité à venir avec les enfants, car, bien qu’il ait été avec nous depuis un
certain temps, il semblait profondément mort, ou plutôt pas encore très éveillé
à toute conception spirituelle de l’évangile. Etant sorti, mais encore à une
courte distance de la maison, il revint sur ses pas. Quand il entra dans la
salle de prière, personne ne fit attention à lui, car tout le monde était en
pleine rencontre avec Dieu. ...
La réunion se poursuivit heure après heure, les enfants
ne montrant aucun désir de sortir. Je n’avais rien à dire ou à faire; le
Seigneur semblait être en total contrôle; j’essayais juste de rester en dehors
de son chemin.
Alors que les enfants voyaient en vision l’horreur de
l’enfer, l’angoisse des âmes perdues et la puissance indescriptible du diable
et de ses démons, leur cris d’agonie atteignirent une intensité que je avais encore
jamais entendue ou imaginée…
Depuis tôt le matin, ils se trouvaient tous dans la
présence-même du Seigneur, et lorsque le repas de fin d’après-midi fut prêt, je
me dis que le culte était certainement terminé pour aujourd’hui. Mais non.
Certains quittèrent la salle de prière pour un court instant, mais tous furent
rapidement de retour, expliquant qu’ils voulaient se tenir devant Dieu toute la
nuit. C’était réellement quelque chose de nouveau pour nous, car auparavant une
heure de culte était déjà trop longue pour certains d’entre eux. Depuis
longtemps, nous souhaitions qu’ils prient davantage; maintenant qu’ils le
voulaient, pourquoi le leur refuser? Aucun enfant n’alla se coucher jusqu’à une
heure très tardive ce soir-là; et les dernières voix ne s’arrêtèrent pas de
prier et de louer avant six heures le lendemain matin – la réunion avait duré
plus de vingt heures avec seulement une petite pause.[2]
Les choses
se calmèrent le jour suivant, mais alors que les enfants sont revenus prier, un
autre déversement de l’Esprit a rempli la pièce, un déversement si constant que
pendant plus d’une semaine plus personne ne tenta de faire ses tâches
habituelles. Cette œuvre de Dieu ne dépendait pas tant des missionnaires:
«C’était une œuvre du Saint-Esprit qui ne dépendait en rien des missionnaires
si ce n’est de rester en dehors du chemin en prenant soin de ne pas interférer
avec son œuvre magnifique … Notre présence ou notre absence dans les réunions
ne faisait que peu de différence.»[3]
Et il ne
s’agissait pas «que» de réunions ointes. Les garçons commencèrent à avoir soif
de la Bible, et ils se sont mis à prêcher.
Après deux ou trois semaines
où le Seigneur les a rencontrés, pratiquement tous les enfants, même les plus
jeunes, voulaient prêcher. Nous avons été témoins de certaines prédications
dans la puissance et la démonstration du Saint-Esprit. Nous avions peine à
reconnaître certains des plus jeunes garçons et des adolescents tels que nous
les connaissions habituellement quand ils se mettaient à prêcher sous l’onction
réelle du Saint-Esprit, sans la timidité ou la gêne qu’ils pouvaient avoir
auparavant, mais en ayant une autorité.…[4]
[1]. H. A. Baker, Vision
au-delà du voile (Cordognan: Editions Parole de Vie, 1994).
[2]. Baker, Vision
au-delà du voile, pp. 21-23.
[3]. Ibid., p.
26.
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