mardi 23 janvier 2018

Thèse de Guy 22


IV. La montée des ministères et des organisations interdénominationnels



H. A. Baker et l’Adullam Rescue Mission en Chine



A l’orée du 20ème siècle, nous découvrons une multiplication d’événements, de réveils et de situations où Dieu a utilisé des enfants pour accomplir ses desseins. Il est intéressant de souligner que ces événements se produisent maintenant bien au-delà de l’Europe et des Etats-Unis. Dans cette époque de mission, nous voulons nous pencher sur quatre personnages importants: H. A. Baker et l’Adullam Rescue Mission en Chine, Mel Tari et le réveil à Timor, Heidi Baker et Iris Ministries au Mozambique et Bill Wilson et Metro World Child à New York.



Harold Armstrong, ou H. A. Baker (1881-1971), a été missionnaire au Tibet et à Taïwan. Avec son épouse et sa collaboratrice Josephine, le pasteur Baker a commencé l’Adullam Rescue Mission pour les enfants des rues de la province du Yunnan, en Chine. Pour la plupart, ces enfants avaient été mendiants dans les rues de la ville. Dans certains cas, il s’agissait de pauvres enfants dont un ou les deux parents étaient morts et qui avaient été déposés dans leur centre. Il y avait aussi quelques fugueurs qui s’étaient enfuis de leur foyer dans des parties plus éloignées de la province voisine. Les enfants dans leur maison d’accueil, principalement des garçons entre six et dix-huit ans, ont vécu un réveil pendant lequel ils ont reçu des visions du ciel, du paradis, des anges et même de l’enfer. Ces vision sont décrites dans le livre de Baker Visions au-delà du voile.[1] Lisons le récit de cette expérience:



La réunion de prière du matin durait plus longtemps que d’habitude. Les enfants plus âgés quittèrent la pièce l’un après l’autre pour commencer leurs études dans la salle de classe, tandis que quelques uns des garçons plus jeunes restaient à genoux, priant avec ferveur. Le Seigneur était proche; nous ressentions tous la présence du Saint-Esprit au milieu de nous. Certains qui étaient partis sont revenus dans la pièce. 

Une telle conviction de péché – une chose pour laquelle nous avions prié depuis si longtemps – tomba sur chacun, à tel point que, des larmes coulant de leurs yeux et les bras levés, ils criaient au Seigneur pour le pardon de leurs péchés, qui semblaient maintenant si sombres. L’un après l’autre, ils tombèrent sous la puissance du Saint-Esprit jusqu’à ce que plus de vingt d’entre eux se retrouvent prostrés sur le sol. Lorsque je compris que le Seigneur faisait quelque chose d’inhabituel au milieu de nous, je me glissai dans la salle de classe à côté et expliquai aux garçons que s’ils se sentaient poussés à revenir et à prier, ils pouvaient être excusés de leur travail scolaire. En peu de temps, l’enseignant chinois se retrouva seul à son bureau. Tous ses élèves, revenus dans la salle de prière, priaient et louaient le Seigneur de tout leur cœur. Lorsque l’enseignant réalisa qu’il n’avait plus rien à faire, il se mit en route pour rentrer chez lui. Je ne l’avais pas invité à venir avec les enfants, car, bien qu’il ait été avec nous depuis un certain temps, il semblait profondément mort, ou plutôt pas encore très éveillé à toute conception spirituelle de l’évangile. Etant sorti, mais encore à une courte distance de la maison, il revint sur ses pas. Quand il entra dans la salle de prière, personne ne fit attention à lui, car tout le monde était en pleine rencontre avec Dieu. ...

La réunion se poursuivit heure après heure, les enfants ne montrant aucun désir de sortir. Je n’avais rien à dire ou à faire; le Seigneur semblait être en total contrôle; j’essayais juste de rester en dehors de son chemin.

Alors que les enfants voyaient en vision l’horreur de l’enfer, l’angoisse des âmes perdues et la puissance indescriptible du diable et de ses démons, leur cris d’agonie atteignirent une intensité que je avais encore jamais entendue ou imaginée…

Depuis tôt le matin, ils se trouvaient tous dans la présence-même du Seigneur, et lorsque le repas de fin d’après-midi fut prêt, je me dis que le culte était certainement terminé pour aujourd’hui. Mais non. Certains quittèrent la salle de prière pour un court instant, mais tous furent rapidement de retour, expliquant qu’ils voulaient se tenir devant Dieu toute la nuit. C’était réellement quelque chose de nouveau pour nous, car auparavant une heure de culte était déjà trop longue pour certains d’entre eux. Depuis longtemps, nous souhaitions qu’ils prient davantage; maintenant qu’ils le voulaient, pourquoi le leur refuser? Aucun enfant n’alla se coucher jusqu’à une heure très tardive ce soir-là; et les dernières voix ne s’arrêtèrent pas de prier et de louer avant six heures le lendemain matin – la réunion avait duré plus de vingt heures avec seulement une petite pause.[2]



Les choses se calmèrent le jour suivant, mais alors que les enfants sont revenus prier, un autre déversement de l’Esprit a rempli la pièce, un déversement si constant que pendant plus d’une semaine plus personne ne tenta de faire ses tâches habituelles. Cette œuvre de Dieu ne dépendait pas tant des missionnaires: «C’était une œuvre du Saint-Esprit qui ne dépendait en rien des missionnaires si ce n’est de rester en dehors du chemin en prenant soin de ne pas interférer avec son œuvre magnifique … Notre présence ou notre absence dans les réunions ne faisait que peu de différence.»[3]



Et il ne s’agissait pas «que» de réunions ointes. Les garçons commencèrent à avoir soif de la Bible, et ils se sont mis à prêcher.  



Après deux ou trois semaines où le Seigneur les a rencontrés, pratiquement tous les enfants, même les plus jeunes, voulaient prêcher. Nous avons été témoins de certaines prédications dans la puissance et la démonstration du Saint-Esprit. Nous avions peine à reconnaître certains des plus jeunes garçons et des adolescents tels que nous les connaissions habituellement quand ils se mettaient à prêcher sous l’onction réelle du Saint-Esprit, sans la timidité ou la gêne qu’ils pouvaient avoir auparavant, mais en ayant une autorité.…[4]



[1]. H. A. Baker, Vision au-delà du voile (Cordognan: Editions Parole de Vie, 1994).

[2]. Baker, Vision au-delà du voile, pp. 21-23.

[3]. Ibid., p. 26.


[4]. Ibid., p. 42.

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