Rudolf
Alfred Bosshardt: dans la Longue Marche de Mao
Rudolf Alfred
Bosshardt est né de parents suisses à Manchester, en Angleterre, en janvier
1897. Après avoir commencé un apprentissage
d'ingénieur, il est refusé par l'armée anglaise pendant la Première Guerre
mondiale en raison de la consonance allemande de son nom; il devient alors pasteur
après une formation dans un séminaire. Il est accepté pour
se former avec la China Inland Mission
en 1920. Deux ans plus tard, il part pour la Chine et est assigné à la province
de Guizhou, l’une des plus pauvres de Chine, à l’époque rongée par la famine et
la maladie. Lui-même faillit mourir du typhus. Il épouse Rose Piaget
(1894-1965), de la famille propriétaire des montres
de la Côte-aux-Fées, à Guiyang en juin 1931. Le couple, qui n'a pas eu d'enfants, passe 12 ans dans cette
province.
Le 1 octobre 1934, exactement 12 ans après son arrivée en Chine, il est capturé avec son épouse et d’autres missionnaires par des soldats de l’Armée Rouge conduits par le commandant Xiao Ke, alors qu’ils rentraient d’une conférence sur la prière. Ils furent pris pour des espions. Rose est libérée assez rapidement, mais Rudolf et un collègue sont forcés à se joindre à l’Armée Rouge lors de son épopée épuisante qu’on appellera par la suite la Longue Marche. Les soldats se perdent. Ils ne connaissent pas la région, inhospitalière, et n'ont qu'une petite carte scolaire, de 20 centimètres carrés. Mais ils font une trouvaille inespérée: dans une habitation d'étrangers abandonnée, à Jiuzhou, ils découvrent une véritable carte, d'un mètre carré de surface. Mais elle est en français. Le commandant de la troupe, Xiao Ke, demande au «vieux Bo», comme ils appellent le pasteur, de traduire les noms en chinois. Les deux hommes, selon le récit de Rudolf Alfred Bosshardt, travaillent toute la nuit, éclairés à la lampe à pétrole. La carte joua son rôle et permit de remporter quelques batailles contre le Kouo-Min-Tang.
Le 1 octobre 1934, exactement 12 ans après son arrivée en Chine, il est capturé avec son épouse et d’autres missionnaires par des soldats de l’Armée Rouge conduits par le commandant Xiao Ke, alors qu’ils rentraient d’une conférence sur la prière. Ils furent pris pour des espions. Rose est libérée assez rapidement, mais Rudolf et un collègue sont forcés à se joindre à l’Armée Rouge lors de son épopée épuisante qu’on appellera par la suite la Longue Marche. Les soldats se perdent. Ils ne connaissent pas la région, inhospitalière, et n'ont qu'une petite carte scolaire, de 20 centimètres carrés. Mais ils font une trouvaille inespérée: dans une habitation d'étrangers abandonnée, à Jiuzhou, ils découvrent une véritable carte, d'un mètre carré de surface. Mais elle est en français. Le commandant de la troupe, Xiao Ke, demande au «vieux Bo», comme ils appellent le pasteur, de traduire les noms en chinois. Les deux hommes, selon le récit de Rudolf Alfred Bosshardt, travaillent toute la nuit, éclairés à la lampe à pétrole. La carte joua son rôle et permit de remporter quelques batailles contre le Kouo-Min-Tang.
Le
commandant Xiao Ke dira par la suite avoir beaucoup appris sur les gens de la
province en parlant avec Rudolf Alfred Bosshardt. Le pasteur aurait aussi
indiqué les chemins à emprunter et ceux à éviter. Une amitié se développe. Dans
ses livres, Rudolf Alfred Bosshardt racontera ses relations avec les soldats de
l'Armée Rouge, les hauts et les bas, le soutien réciproque. Le missionnaire
traduisait les journaux étrangers. Les discussions étaient animées. Pour
remercier les soldats, le pasteur leur tricote des pulls et des chaussettes,
comme sa mère le lui avait appris. Même la fille du général He Long portera un
pull tricoté par Rudolf Alfred Bosshardt!
L'Anglo-Suisse
a finalement traversé cinq provinces avec l'Armée Rouge (Guizhou, Sichuan,
Hubei, Hunan et Yunnan). Le 12 avril 1936, le groupe arrive à Fumin (Yunnan).
C'est
là que le pasteur est libéré, très malade. Il sera fêté par un banquet organisé
par Xiao Ke. Il le dédommage aussi pour ses frais de voyage. Il doit marcher plus de 4'000 kilomètres pendant ses 18 mois de captivité.
Il est libéré le matin de Pâques 1936, après 560 jours de captivité.
Rentré
en Angleterre avec Rose, pour se soigner, Rudolf Alfred Bosshardt écrit son
livre en quatre mois. The Restraining Hand
(La main qui retient), est édité
par la maison d'édition Hodder & Sloughton à Londres et connaît un succès
immédiat. En 1978, l'original ayant été perdu, Rudolf Alfred Bosshardt réécrit
l'ouvrage avec de l'aide, sous le titre The Guiding
Hand. Celui-ci fut traduit peu après en français, Conduit par sa main, chez l'éditeur Groupes
Missionaires. Le commandant Xiao
Ke, devenu général, fera traduire son livre en chinois en 1989, en indiquant
qu’il s’agit de la description la plus précise de la longue marche jamais
écrite par un Occidental.
Le couple rentre en Chine en
1940 jusqu’à ce que, à l’instar de nombreux missionnaires étrangers, ils soient
expulsés de Chine en 1951. Ils se rendirent alors au Laos pour y travailler
parmi les Chinois, jusqu’à la mort de Rose en 1965. Rudolf rentra alors à
Manchester, où il continua d’ouvrir sa maison à des étudiants chinois. Il est
mort en 1993 à l’âge de 96 ans.
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