Albert
Schweitzer: Le grand blanc de Lambaréné
Albert Schweitzer est né en 1875 à
Kaysersberg en Alsace (alors annexée par l’Allemagne) et mort en 1965 à
Lambaréné au Gabon. Il est le missionnaire français le plus connu du XXème
siècle. Il était théologien, musicien organiste, philosophe et médecin.
Étant à la naissance un nourrisson rachitique, les médecins de Kaysersberg recommandent à sa famille d'aller vivre
dans un endroit où l'air est pur. À l'âge de six mois, Albert part avec sa
famille s'installer à Gunsbach, où son père a trouvé un poste de pasteur luthérien et d'instituteur. Initié très tôt à la musique, il joue de l'orgue paroissial dès l'âge de neuf ans; à
16 ans il donnait son premier concert public.
De 1885 à 1893, il passe ses années d'études
secondaires à Mulhouse et obtient son baccalauréat. En octobre de la même année, il
débute des études de théologie luthérienne et de philosophie à l'université de Strasbourg,
tout en étudiant l'orgue à Paris.
Le jour de la Pentecôte 1896, Albert Schweitzer prend la décision qu'à l'âge de trente ans, il se
consacrera à un service purement humanitaire. De retour de Paris et Berlin où il a étudié la théologie et la philosophie pendant trois ans, Albert
Schweitzer passe ses doctorats de philosophie (1989) et de théologie (1900) à Strasbourg. Il devient ensuite pasteur luthérien à Strasbourg.
Sa thèse de théologie sur la Sainte-Cène est publiée en 1901; l'année suivante, Albert Schweitzer est nommé chargé de cours à la faculté de théologie protestante de l'université de Strasbourg. De 1903 à 1906, il est le directeur du Collegium
Wilhelmitanum, qui est le séminaire protestant luthérien. Il joue
régulièrement de l'orgue sur l'instrument de l'église, dont il est le
titulaire. En automne 1904, il lit un article dans le Journal
des Missions évangéliques de Paris, et décide de devenir médecin et d’aller s'installer à Lambaréné au Gabon. Il donne des séries de concerts d'orgue afin d'aider au financement de son hôpital.
En 1905, Albert Schweitzer débute ses
études de médecine à faculté de médecine de Strasbourg. En 1912, il suit un enseignement sur la médecine tropicale à Paris. Reçu docteur en médecine en 1913, il part pour Lambaréné (alors en Afrique équatoriale française)
le 21 mars, en compagnie d’Hélène Bresslau (1879-1957), une institutrice qu'il
a épousée en 1912. Ils auront une fille unique, Rhéna (1919-2009). Albert et
Hélène Schweitzer débarquent en pirogue à Lambaréné le 16 avril 1913 où ils
fondent leur premier hôpital sur le terrain de la mission évangélique de Paris. Ce modeste dispensaire devient progressivement un village-hôpital de
bois, de tôle et de torchis dans lequel Albert Schweitzer soignera sans relâche
de 1913 à 1965 «ses indigènes» mais se révélera aussi complice de la colonisation par son côté autoritaire, paternaliste et
méprisant, comme le dénonce le cinéaste Bassek Ba Kobhio dans son film Le Grand Blanc de
Lambaréné en 1994.
En tant que citoyens allemands, les
époux sont mis en résidence surveillée dès 1914 par l'armée française. Exténués par plus de quatre ans de
travaux et par une sorte d'anémie tropicale, ils sont arrêtés en 1917, déportés et incarcérés comme prisonniers civils dans les Hautes-Pyrénées à Notre-Dame de Garaison, et par la suite à Saint-Rémy-de-Provence jusqu'en juillet 1918. De retour en Alsace, Albert Schweitzer obtient la nationalité française,
tout comme sa femme allemande.
Albert Schweitzer reste en Europe
jusqu'en 1924, puis il retourne en Afrique où il reconstruit et aménage un hôpital à Lambaréné, au Gabon, pour y
recevoir des milliers de patients africains. En 1954, il inaugure le Village Lumière,
où il peut accueillir deux cents lépreux et leurs familles.
Afin de donner les conférences et
les récitals d’orgue, qui lui rapportent les fonds nécessaires à ses activités,
Albert Schweitzer retourne fréquemment en Europe. Il est un ami personnel de la reine Élisabeth de Belgique et d'Albert Einstein. En 1953, il reçoit le prix Nobel de la paix 1952. C'est alors qu'un grand nombre d'Alsaciens se reconnaissent en lui.
Albert Schweitzer était complètement végétarien, du moins durant les dernières années de sa
vie. Il avait d'ailleurs, à côté de son hôpital fondé en 1913 à Lambaréné, au Gabon, fondé aussi un hôpital-refuge pour les animaux. Pacifiste, respectueux de la vie au point d'hésiter à tuer un insecte
nuisible, il perçut toujours la guerre comme le couronnement de la faillite de
la civilisation. Schweitzer, ce que l'on sait moins, fut aussi un grand
prédicateur. Prêcher était chez lui un besoin inné et il refusa un poste
prestigieux dans une faculté parce qu'il n'aurait pas pu prêcher.
Albert Schweitzer meurt à Lambaréné
en 1965.
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