Hilaire de Poitiers: Docteur
de l’Eglise
Né à Poitiers en 315 dans une famille gauloise
non-chrétienne, c’est un des plus grands écrivains du haut Moyen-Âge. Fils de
sénateur, il eut une enfance facile dans une famille patricienne, soucieuse de
culture et de bien-être et dont l’idéal était souvent «d’être riches et de ne
rien faire».
Nous savons très peu de choses sur lui avant que
Dieu ne le touche. Il semble avoir étudié la rhétorique et la philosophie. Il
devint orateur, se maria et eut une fille appelée Abra. Mais il était habité
par la recherche de la vérité. Un soir, en lisant la Bible, il fut frappé par
la façon dont Dieu se présente dans l’Exode: «Je suis celui qui est.» Ce fut un
tournant dans sa recherche et le début de sa conversion. La lecture de Jean 1
acheva de le convaincre. Il écrit: «Mon âme accueillit dans la joie ce divin
mystère. Car par la chair, je m’approchais de Dieu, et par la foi, j’étais
appelé à une nouvelle naissance. Il était en mon pouvoir d’obtenir la
régénération d’en-haut.»
Il se fit baptiser en 350 et continua en
apparence à mener la même vie tout en méditant l’Evangile. Mais à partir de ce
moment, il mena une vie totalement consacrée à Dieu et ne pensait plus qu’à
exhorter les hommes à devenir des saints. Sa femme et sa fille se convertirent
à la même époque.
Vers 351-352, l’évêque Paixent de Poitiers
mourut. Hilaire fut choisi par acclamation comme successeur. Il accepta par
esprit de service, se consacrant avant tout à la prédication et à la méditation
de la Bible. En 355, Hilaire s’engagea résolument à lutter contre l’hérésie
arienne, qui niait la nature divine de Jésus-Christ. On le surnomma l’Athanase
d’Occident. Le concile de Bézier, en 356 le condamna pour sa foi orthodoxe, le
démit de ses fonctions et l’envoya en exil en Phrygie (centre de la Turquie).
De là, il écrivit inlassablement, car dit-il «on
ne peut retenir captive la parole de Dieu». Il écrit plusieurs livres sur la
Trinité, présente et réfute les thèses de l’hérésie arienne. Il étudie aussi
les pères grecs et servira de pont entre l’église d’Orient et celle d’Occident.
Il revient en Gaule en 360, car les Ariens
d’Orient redoutent son influence grandissante. On le surnomma d’ailleurs «le
pertubateur d’Orient». Il retrouve sa fonction d’évêque à Poitiers grâce à
l’empereur Julien. Il obtient l’excommunication des leaders du mouvement arien
en Gaule et regagne ceux qui ont failli, mais reconnaissent leurs erreurs. Ce
fut le salut de la Gaule chrétienne.
Il passa ses dernières années à écrire et à
enseigner et mourut en 367 ou 368.
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