dimanche 21 octobre 2018

Comment créer un héritage familial missionnel et multigénérationnel (12)


5. La démonstration : Les enfants servaient avec leurs parents sur une base régulière. Dans ce contexte, ils étaient témoins de la démonstration du cœur missionnaire de Dieu dans la vie de leurs parents. Les enfants recevaient un enseignement, voyaient et participaient à l'hospitalité et à la générosité envers les autres.
Parlant de l'influence de ses parents, Mary Jane Smith, missionnaire de YWAM Ships, a dit : « On m’a enseigné dès mon plus jeune âge à servir. Mon père a toujours eu un cœur de serviteur. Ils m’ont toujours montré l’exemple d'atteindre les nécessiteux et d'avoir un foyer et un cœur ouvert. » Elle a poursuivi en disant qu'elle se souvenait quand elle était petite de ses parents qui ouvraient leur maison à des étrangers. « L'hospitalité a joué un grand rôle dans notre maison. »[1]
Darlene Cunningham, parlant de l'exemple de ses parents et de leur façon de l’inclure dans l'hospitalité et la générosité, a partagé cette précieuse leçon :
J'ai grandi avec des parents qui aimaient Dieu. Mon père aimait la mission. Il travaillait pour que le budget de l'église soit en grande partie consacré à la mission. Quand je n'étais qu’une petite fille, j’avais peut-être six ou sept ans, une famille missionnaire est venue chez nous. Ils se rendaient en Afrique et ils avaient une fille du même âge que moi et ma mère m'a encouragée à donner ma collection de disques à leur fille. J'ai parcouru mes disques, j'ai choisi ceux que j’écoutais le moins et je suis allée les lui donner ; ma mère est revenue vers moi, parce qu'elle savait ceux que j'aimais le plus, et elle m’a dit : « Ne penses-tu pas que si tu aimes ceux-ci le plus, il se pourrait que ce soient aussi ses préférés ? » C'était énorme pour moi. Je m'en souviens très bien, parce que je ne voulais pas renoncer à mes disques préférés, mais je l'ai fait et cette joie de donner a démarré dans ma vie.[2]

6. L’individualité : Les enfants n'ont pas été poussés à s'engager dans une carrière missionnaire ou ministérielle comme leurs parents, mais ils ont été encouragés à chercher Dieu et à suivre ses directives pour leur vie.
Matthew David Abel, un EM né et élevé au Brésil, avait ceci à dire :
Pour papa, il s'agit d'aimer et d'aider les gens. Mon Père est l’homme le plus généreux, le plus miséricordieux et le plus indulgent que je connaisse. Nous avons grandi en faisant partie de son ministère ; nous étions tous constamment impliqués. Il ne nous a jamais dit ce qu'il voulait que nous devenions, je ne sais même pas s'il avait une idée ou un rêve à ce sujet. Il a simplement prêché par l'exemple et nous a appris à faire de notre mieux. Maman et papa forment une équipe... ils ont travaillé ensemble dans des rôles très différents, faisant des choses différentes mais complémentaires dans le ministère. Ils nous communiquaient les mêmes valeurs à nous, les enfants.[3]
Shannon Curtis l'a exprimé ainsi : « Je pense qu'il est très important de ne pas mettre de pression sur l’enfant, ou quoi que ce soit d'autre, pour qu’il devienne missionnaire. En fin de compte, c'est à lui de choisir, et non à ses parents de décider pour lui. Et c'était très bien, parce que mes parents n'ont pas fait cela avec moi. »[4]

7. Le souvenir : Il y avait régulièrement des moments de partage des victoires de la famille dans le ministère, la foi, des témoignages et des histoires de ce que Dieu avait fait dans et à travers la famille. Les enfants étaient inclus dans ces moments d'action de grâces et de célébration de ce que Dieu faisait et avait fait.
Le témoignage de la missionnaire Elaine Orozco non seulement corrobore ce point, mais le rôle clé de l’attitude de la mère mentionnée au point 2 est également souligné dans son témoignage. Elaine a grandi dans la jungle du Costa Rica, où ses parents étaient missionnaires mennonites.
Je dirais que j'ai reçu un énorme héritage de ma mère parce que lorsque mon papa partait en voyage, je ne l'ai jamais entendue se plaindre, ce n'était pas le truc de dire : « Oh ! Je suis coincée dans la jungle et mon mari est parti pour deux semaines, » nous avions le sentiment de faire partie de son voyage, même si nous restions à la maison, et quand papa rentrait, c'était évidemment un jour heureux, mais nous nous réunissions en famille pour entendre parler du voyage, pour écouter les histoires et, dans ce sens, ils ont jeté les bases pour que je puisse dire que le ministère est une bonne chose, que tu peux aussi avoir une famille en ayant un ministère.[5]
Dean Lundberg a également parlé de l'importance du souvenir.
Eh bien, étant issu d'une famille d'agriculteurs, ils ont toujours travaillé dur, nous leur avons appris à toujours être gentils et attentifs aux autres. A prendre l'intérêt des autres comme tout aussi important, sinon plus important, que le leur. Et comment toujours aider les autres. L'idée aussi de les exposer à des missionnaires, en les invitant à la maison et en laissant mes enfants discuter avec ces gens, en écoutant leurs histoires et ensuite la dimension financière de donner pour la mission et pour les personnes qui sont engagées dans la mission. Jusqu'à ce jour, certains d'entre eux continuent de soutenir différents missionnaires à travers le monde.[6]

Conclusion
D'autres facteurs ont été identifiés dans les histoires individuelles, mais à l'exception de quelques-unes, les sept facteurs clés identifiés ont été exprimés par chacun des vingt-cinq des personnes interrogées :
L’authenticité, le positivité, l’inclusion, la prière, la démonstration, le souvenir et l’individualité. Comme indiqué dans l'introduction aux sept facteurs clés des résultats de l'enquête, il y a une constance de ces sept facteurs clés dans les interviews et il n'y a pas eu de différence de fréquence majeure des clés mentionnées en dehors de « l'authenticité » et de « l’inclusion » étant fondamentales pour les autres. Dans la prochaine section, nous examinerons les sept facteurs clés plus en profondeur et nous verrons comment nous pouvons les intégrer dans la famille, créant ainsi une meilleure culture missionnelle familiale.


[1] Mary Jane Smith, 3ème génération missionnaire sur quatre, membre du personnel de YWAM Ships, interviewé par l’auteur, le 8 juin 2015, Port YWAM, Kona, Hawaii (emphase de moi).
[2] Darlene Cunningham, interview (emphase de moi).
[3] Matthew David Abel, 3ème génération missionnaire sur trois, ALFC World Missions, interview écrit par l’auteur, réponse envoyée le 22 mai 2015 (emphase de moi).
[4] Shannon Curtis, 3ème génération missionnaire, membre du personnel de YWAM SHips, interview par l’auteur, le 8 juin 2015, Port YWAM, Kona, Hawaii, enregistrement (emphase de moi).
[5] Elaine Ozorco, 2ème génération missionnaire sur trois, Homes of Hope, Jeunesse en Mission, Chepo, Panama, interview par l’auteur, le 8 avril 2015, Santa Clara, Panama, enregistrement (emphase de moi).
[6] Dean Lundberg, interview (emphase de moi).

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