vendredi 9 février 2018

Thèse de Guy 25


Les Fabricants de Joie
C’est dans ce même contexte de mission qu’est né King’s Kids International (KKI). Dale et Carol Kauffman faisaient leur Ecole de Formation de Disciples avec Jeunesse en Mission à Kona, Hawaii, et le Seigneur leur a parlé, en tant que jeune famille, de rester sur la base pour la phase pratique et de faire quelque chose avec les enfants des JEMiens. Alors qu’ils apprenaient à impliquer les enfants avec eux pour entendre la voix de Dieu afin de lui obéir et de le connaître concrètement, Dieu a parlé clairement et, pendant un temps de prière, un des petits garçons a reçu l’image d’une grenouille verte, un autre a vu un arc-en-ciel, et encore un autre a reçu un texte dans Esaïe 43 parlant de se rassembler et d’être des témoins pour le Seigneur.
Ils ont donc préparé un petit spectacle, et quand ils sont allés le présenter ce jour-là, la pluie s’est mise à tomber à verse. Un des petits garçons dans le van s’est tourné vers Dale et lui a demandé «Quel est le nom de notre groupe?» Dale, surpris, lui a répondu: «Eh bien… pourquoi ne demandes-tu pas au Seigneur?» Ils étaient en train d’étudier ce que veut dire être un enfant du Roi, et l’enfant est revenu avec le nom King’s Kids. Dale n’avait aucune idée ce jour-là qu’ils étaient en train de démarrer un ministère.
Quand ils sont arrivés, ils ont du faire face à de nombreux problèmes: la pluie a redoublé de violence, tous le décor a été détrempé… Mais les enfants avaient entendu la voix de Dieu, et ils sont allés de l’avant avec la foi que de nombreuses personnes entendraient la Bonne Nouvelle et que plusieurs ouvriraient leur cœur à Jésus. Dale, de son côté, n’en était pas si sûr. A la fin du programme, une personne un peu dérangée et alcoolisée s’est approchée de lui de manière agressive, et il s’attendait à ce qu’elle le frappe, parce qu’elle semblait fâchée. Au lieu de cela, cette femme prononça des paroles qui ont changé sa vie. Elle a dit: «Les enfants sont si purs, je suis si sale. S’il vous plaît, aidez-moi!» Et elle s’est mise à genoux devant Dale. Le petit garçon qui avait reçu l’impression de la grenouille verte (qui faisait partie du décor et des personnages) s’est alors approché de lui en disant: «Dale, c’est la première.» Ensuite, ils ont vu plusieurs personnes ouvrir leur cœur au Seigneur. Dale a réuni les enfants et leur a posé la question: «Que vient-il de se passer ici?» C’était un moment enseignable. C’est là que la parole de Dieu dans leurs cœurs a été confirmée par les signes qui ont suivi, et maintenant ces enfants avaient vu la réalité de Dieu; Dale les a observés alors qu’ils reconnaissaient qui Dieu est et faisaient le choix dans leur cœur de l’aimer et de lui obéir.
A partie de cette première expérience et action missionnaire, Dale et Carol ont continué d’obéir au Seigneur. Au début, ils n’avaient pas l’impression d’avoir un appel spécifique auprès de la jeune génération, et ils n’avaient pas prévu de démarrer un ministère. KKI était au début principalement une activité pendant l’été où les enfants, les adolescents et les familles pouvaient vivre une tournée missionnaire ensemble pour prier, servir et adorer Dieu. Leur mandat premier était d’abord lévitique et prophétique. Ils enseignaient aux enfants à tout faire pour le Seigneur comme motivation et ministère premier – avant tout type de service ou d’évangélisation. Tout découlait de l’adoration et d’un désir de réjouir le cœur de Dieu. Les chants et les danses sont devenus le principal moyen utilisé, et ils ont vu d’immenses opportunités s’ouvrir au Japon, en Europe, dans l’ex-URSS et dans les Amériques. KKI a commencé à se multiplier dans le réseau de JEM. En Suisse et dans le monde francophone, le ministère a démarré en 1983 grâce à Louise Neuenschwander sous le nom Fabricants de Joie (FJ).
Ce ministère avait une approche originale – faire confiance en la capacité spirituelle des enfants et des adolescents tout en ne les laissant pas seuls, mais en les invitant aux côtés des adultes et des jeunes, afin que les générations aiment et servent le Seigneur ensemble. Des familles étaient impliquées en équipe, et les parents faisaient pleinement partie de ce qui se passait – sur la base de Deutéronome 6. Ce n’était pas un ministère court-circuitant la responsabilité des parents, où ils pouvaient simplement poser leurs enfants pour sous-traiter leur mandat et le confier à des spécialistes. Les parents étaient formés, impliqués et actifs.
Au fil des années, les FJ ont développé des groupes de formation de disciples tout au long de l’année. Dans ce contexte, le discipulat est quelque chose qui se passe dans la vie quotidienne, pas seulement dans des réunions. Ils ont commencé à se développer en dehors de JEM dans des églises locales et d’autres ministères, développant ainsi tout un réseau de partenaires et d’influence. Ils ont aussi développé une stratégie, passant de la mobilisation au discipulat, puis à l’évangélisation des enfants et aux ministères d’entraide. Ce ministère ne visait pas que les enfants des églises, même si c’est là qu’il avait commencé. Et les FJ ont continué à développer d’autres expressions et outils en dehors des chorégraphies: sports, prière créative (Groupes de Prière Daniel), camps et formations pour familles, NIKO (un camp de formation du caractère dans la nature pour préparer les adolescents pour la mission), stratégies de formation basées sur les rites de passage (comme un programme pour les préadolescents), des outils pour l’évangélisation des enfants, (comme Quartier Libre et MC4 dans le monde francophone. De nombreuses églises sont formées par les FJ pour atteindre les enfants dans leur quartier, bâtissant des relations et de l’influence autour d’elles. Des milliers d’enfants et de familles sont ainsi rejoints par ces outils), des ministères dans les écoles, Minicell’ et Patacell’ pour les tous petits, des centre éducatifs ou d’activités pour jeunes, des ministères auprès des orphelins et des enfants des rues…  La créativité de ce ministère semble sans limites, et en raison de leur accent sur l’adoration et l’écoute de Dieu, de nouvelles idées pour servir avec les enfants et les familles germent constamment et sont testées comme dans un laboratoire avant d’être transmises plus loin.
Les FJ offrent régulièrement des formations à différents endroits dans le monde, dans le contexte d’une école de l’Université des Nations appelée FTJ (Formation au Travail parmi les Jeunes, les enfants et les familles), où les gens intéressés à rejoindre ce ministère ou à apprendre les principes et les expériences des FJ peuvent participer.[1]
Les FJ sont aujourd’hui actifs et présents dans près de soixante-quinze nations. La forme et le type de ministère peut varier, car il dépend des dons et des fardeaux des leaders sur place, tous étant réunis en une grande famille unie par des relations, une vision et des valeurs communes. Ces valeurs sont au nombre de sept:
1.          Nous valorisons notre relation avec Dieu comme notre première priorité en cherchant à le connaître intimement et à réjouir son cœur.  
2.          Nous valorisons la formation de disciples dans le contexte de la vie quotidienne.
3.          Nous valorisons la capacité spirituelle et la destinée des enfants, des préadolescents et des adolescents.
4.          Nous valorisons l’importance de la famille.  
5.          Nous valorisons le lien entre les différentes générations.  
6.          Nous valorisons le leadership en équipe, le réseautage et les partenariats.  
7.          Nous valorisons un style de vie tourné vers l’extérieur en faisant connaître Jésus et son salut à tous les peuples et en servant de manière à étendre son Royaume dans toutes les sphères de la société.  
L’énoncé de mission des FJ est: «Conduire les enfants, les jeunes et les familles à connaître Dieu d’une manière éprouvée, à réjouir son cœur et à le faire connaître ainsi que son Royaume.» Ron Boehme, un leader de JEM américain, a écrit:
King’s Kids inclut aujourd’hui des milliers de parents, d’adolescents et d’enfants partant dans des équipes missionnaires à court-terme tout autour du monde. Ma propre famille de huit personnes a grandi dans un ministère de King’s Kids … Nos enfants ont été bénis de pouvoir naître dans la première époque de l’histoire où les jeunes et les enfants peuvent jouer un rôle dans l’accomplissement du grand mandat missionnaire.[2]

Le docteur Dan Brewster écrit: «Ne donnons pas l’impression que notre intérêt missiologique pour les enfants n’existe que parce qu’ils sont le «groupe» le plus réceptif à l’Evangile. Ils sont également des instruments ou des agents pour la mission très efficaces. Combien il est important pour les responsables missionnaires de saisir la réalité et l’importance de l’implication des enfants dans leurs stratégies et leurs plans pour une mission efficace!»[3] C’est exactement ce sur quoi les FJ se concentrent.

[1]. Tiré de Dale et Carol Kauffman, «History of KKI,» King’s Kids International Magazine, 2012, p. 5. Ce magazine peut être trouvé sous www.kkint.net/who-we-are/kki-presentation-magazine, consulté le 10 janvier 2015. Cette histoire de KKI racontée par Dale Kauffman peut aussi être trouvée sur YouTube, consulté le 19 décembre 2014, https://www.youtube.com/watch?v=KViAftPw9yk.
[2]. Ron Boehme, The Fourth Wave: Taking your Place in the New Era of Missions (Seattle, WA: YWAM Publishing, 2011), pp. 134-135.
[3]. Dr. Dan Brewster, It’s Time to Take Children and Youth Seriously, consulté le 15 janvier 2015, http://www.europeanea.org/wp-content/uploads/2013/09/its_time_paper_Dan_Brewster.pdf.

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