Les Fabricants de Joie
C’est dans ce
même contexte de mission qu’est né King’s
Kids International (KKI). Dale et
Carol Kauffman faisaient leur Ecole de Formation de Disciples avec Jeunesse en
Mission à Kona, Hawaii, et le Seigneur leur a parlé, en tant que jeune famille,
de rester sur la base pour la phase pratique et de faire quelque chose avec les
enfants des JEMiens. Alors qu’ils apprenaient à impliquer les enfants avec eux
pour entendre la voix de Dieu afin de lui obéir et de le connaître
concrètement, Dieu a parlé clairement et, pendant un temps de prière, un des
petits garçons a reçu l’image d’une grenouille verte, un autre a vu un
arc-en-ciel, et encore un autre a reçu un texte dans Esaïe 43 parlant de se
rassembler et d’être des témoins pour le Seigneur.
Ils ont donc préparé
un petit spectacle, et quand ils sont allés le présenter ce jour-là, la pluie
s’est mise à tomber à verse. Un des petits garçons dans le van s’est tourné
vers Dale et lui a demandé «Quel est le nom de notre groupe?» Dale, surpris,
lui a répondu: «Eh bien… pourquoi ne demandes-tu pas au Seigneur?» Ils étaient
en train d’étudier ce que veut dire être un enfant du Roi, et l’enfant est
revenu avec le nom King’s Kids. Dale n’avait aucune idée ce jour-là qu’ils
étaient en train de démarrer un ministère.
Quand ils sont
arrivés, ils ont du faire face à de nombreux problèmes: la pluie a redoublé de
violence, tous le décor a été détrempé… Mais les enfants avaient entendu la
voix de Dieu, et ils sont allés de l’avant avec la foi que de nombreuses
personnes entendraient la Bonne Nouvelle et que plusieurs ouvriraient leur cœur
à Jésus. Dale, de son côté, n’en était pas si sûr. A la fin du programme, une personne
un peu dérangée et alcoolisée s’est approchée de lui de manière agressive, et
il s’attendait à ce qu’elle le frappe, parce qu’elle semblait fâchée. Au lieu
de cela, cette femme prononça des paroles qui ont changé sa vie. Elle a dit:
«Les enfants sont si purs, je suis si sale. S’il vous plaît, aidez-moi!» Et
elle s’est mise à genoux devant Dale. Le petit garçon qui avait reçu
l’impression de la grenouille verte (qui faisait partie du décor et des
personnages) s’est alors approché de lui en disant: «Dale, c’est la première.»
Ensuite, ils ont vu plusieurs personnes ouvrir leur cœur au Seigneur. Dale a
réuni les enfants et leur a posé la question: «Que vient-il de se passer ici?»
C’était un moment enseignable. C’est là que la parole de Dieu dans leurs cœurs
a été confirmée par les signes qui ont suivi, et maintenant ces enfants avaient
vu la réalité de Dieu; Dale les a observés alors qu’ils reconnaissaient qui
Dieu est et faisaient le choix dans leur cœur de l’aimer et de lui obéir.
A partie de cette première
expérience et action missionnaire, Dale et Carol ont continué d’obéir au
Seigneur. Au début, ils n’avaient pas l’impression d’avoir un appel spécifique
auprès de la jeune génération, et ils n’avaient pas prévu de démarrer un
ministère. KKI était au début principalement une activité pendant l’été où les
enfants, les adolescents et les familles pouvaient vivre une tournée
missionnaire ensemble pour prier, servir et adorer Dieu. Leur mandat premier
était d’abord lévitique et prophétique. Ils enseignaient aux enfants à tout
faire pour le Seigneur comme motivation et ministère premier – avant tout type
de service ou d’évangélisation. Tout découlait de l’adoration et d’un désir de
réjouir le cœur de Dieu. Les chants et les danses sont devenus le principal moyen
utilisé, et ils ont vu d’immenses opportunités s’ouvrir au Japon, en Europe,
dans l’ex-URSS et dans les Amériques. KKI a commencé à se multiplier dans le
réseau de JEM. En Suisse et dans le monde francophone, le ministère a démarré
en 1983 grâce à Louise Neuenschwander sous le nom Fabricants de Joie (FJ).
Ce ministère avait
une approche originale – faire confiance en la capacité spirituelle des enfants
et des adolescents tout en ne les laissant pas seuls, mais en les invitant aux
côtés des adultes et des jeunes, afin que les générations aiment et servent le
Seigneur ensemble. Des familles étaient impliquées en équipe, et les parents
faisaient pleinement partie de ce qui se passait – sur la base de Deutéronome
6. Ce n’était pas un ministère court-circuitant la responsabilité des parents,
où ils pouvaient simplement poser leurs enfants pour sous-traiter leur mandat
et le confier à des spécialistes. Les parents étaient formés, impliqués et
actifs.
Au fil des années, les
FJ ont développé des groupes de formation de disciples tout au long de l’année.
Dans ce contexte, le discipulat est quelque chose qui se passe dans la vie
quotidienne, pas seulement dans des réunions. Ils ont commencé à se développer
en dehors de JEM dans des églises locales et d’autres ministères, développant
ainsi tout un réseau de partenaires et d’influence. Ils ont aussi développé une
stratégie, passant de la mobilisation au discipulat, puis à l’évangélisation
des enfants et aux ministères d’entraide. Ce ministère ne visait pas que les
enfants des églises, même si c’est là qu’il avait commencé. Et les FJ ont
continué à développer d’autres expressions et outils en dehors des
chorégraphies: sports, prière créative (Groupes de Prière Daniel), camps et
formations pour familles, NIKO (un camp de formation du caractère dans la
nature pour préparer les adolescents pour la mission), stratégies de formation
basées sur les rites de passage (comme un programme pour les préadolescents),
des outils pour l’évangélisation des enfants, (comme Quartier Libre et MC4 dans
le monde francophone. De nombreuses églises sont formées par les FJ pour
atteindre les enfants dans leur quartier, bâtissant des relations et de
l’influence autour d’elles. Des milliers d’enfants et de familles sont ainsi
rejoints par ces outils), des ministères dans les écoles, Minicell’ et
Patacell’ pour les tous petits, des centre éducatifs ou d’activités pour
jeunes, des ministères auprès des orphelins et des enfants des rues… La créativité de ce ministère semble sans
limites, et en raison de leur accent sur l’adoration et l’écoute de Dieu, de
nouvelles idées pour servir avec les enfants et les familles germent
constamment et sont testées comme dans un laboratoire avant d’être transmises
plus loin.
Les FJ offrent
régulièrement des formations à différents endroits dans le monde, dans le
contexte d’une école de l’Université des Nations appelée FTJ (Formation au Travail
parmi les Jeunes, les enfants et les familles), où les gens intéressés à rejoindre
ce ministère ou à apprendre les principes et les expériences des FJ peuvent
participer.[1]
Les FJ sont
aujourd’hui actifs et présents dans près de soixante-quinze nations. La forme
et le type de ministère peut varier, car il dépend des dons et des fardeaux des
leaders sur place, tous étant réunis en une grande famille unie par des
relations, une vision et des valeurs communes. Ces valeurs sont au nombre de
sept:
1.
Nous valorisons notre
relation avec Dieu comme notre première priorité en cherchant à le connaître
intimement et à réjouir son cœur.
2.
Nous valorisons la
formation de disciples dans le contexte de la vie quotidienne.
3.
Nous valorisons la
capacité spirituelle et la destinée des enfants, des préadolescents et des
adolescents.
4.
Nous valorisons
l’importance de la famille.
5.
Nous valorisons le lien
entre les différentes générations.
6.
Nous valorisons le
leadership en équipe, le réseautage et les partenariats.
7.
Nous valorisons un style
de vie tourné vers l’extérieur en faisant connaître Jésus et son salut à tous
les peuples et en servant de manière à étendre son Royaume dans toutes les
sphères de la société.
L’énoncé de mission des
FJ est: «Conduire les enfants, les jeunes et les familles à connaître Dieu
d’une manière éprouvée, à réjouir son cœur et à le faire connaître ainsi que
son Royaume.» Ron Boehme, un leader de JEM américain, a écrit:
King’s Kids inclut aujourd’hui des milliers de parents,
d’adolescents et d’enfants partant dans des équipes missionnaires à court-terme
tout autour du monde. Ma propre famille de huit personnes a grandi dans un
ministère de King’s Kids … Nos enfants ont été bénis de pouvoir naître dans la
première époque de l’histoire où les jeunes et les enfants peuvent jouer un
rôle dans l’accomplissement du grand mandat missionnaire.[2]
Le docteur Dan Brewster écrit: «Ne donnons pas
l’impression que notre intérêt missiologique pour les enfants n’existe que
parce qu’ils sont le «groupe» le plus réceptif à l’Evangile. Ils sont également
des instruments ou des agents pour la mission très efficaces. Combien il est
important pour les responsables missionnaires de saisir la réalité et
l’importance de l’implication des enfants dans leurs stratégies et leurs plans
pour une mission efficace!»[3]
C’est exactement ce sur quoi les FJ se concentrent.
[1]. Tiré de Dale et Carol Kauffman, «History of KKI,»
King’s Kids International Magazine, 2012, p. 5. Ce magazine peut être trouvé
sous www.kkint.net/who-we-are/kki-presentation-magazine, consulté le 10 janvier
2015. Cette histoire de KKI racontée par Dale Kauffman peut aussi être trouvée
sur YouTube, consulté le 19 décembre 2014,
https://www.youtube.com/watch?v=KViAftPw9yk.
[2]. Ron Boehme, The
Fourth Wave: Taking your Place in the New Era of Missions (Seattle, WA:
YWAM Publishing, 2011), pp. 134-135.
[3]. Dr. Dan Brewster, It’s
Time to Take Children and Youth Seriously, consulté le 15 janvier 2015,
http://www.europeanea.org/wp-content/uploads/2013/09/its_time_paper_Dan_Brewster.pdf.
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