vendredi 5 janvier 2018

Thèse de Guy 18


Jonathan Edwards et les Puritains

Alors que nous parlons du Grand Réveil, nous devons dire quelques mots sur Jonathan Edwards, le célèbre prédicateur Puritain, un des principaux acteurs de ce réveil.  Edwards était aussi conscient de la capacité spirituelle des enfants, et il a écrit en 1736 (parlant d’événements datant de 1733): «L’influence de l’Esprit de Dieu était également remarquable sur les enfants.»[1]

De la perspective d’Edwards, la source d’un réveil authentique était la grâce de Dieu à l’œuvre pour transformer des foyers et renouveler les cœurs des pères.[2] Les enfants étaient séparés de Dieu – des «petits serpents» et des «enfants du diable,» comme il les appelait – par nature et par choix,[3] et les parents portaient une responsabilité spéciale pour évangéliser leurs propres enfants.[4] Pour que ceci se produise, les enfants avaient désespérément besoin de voir leur père affectionner particulièrement l’Evangile.[5]

Pour le Puritains en Angleterre comme en Amérique, chaque famille chrétienne était «une maison de foi; chaque père un prêtre dans sa propre famille.»[6] Le culte, tant à la maison qu’à l’église, était en grande partie intergénérationnel. Pour Edwards, la famille chrétienne était «une petite église et une communauté en elle-même,» et «le chef de famille a plus d’avantages dans sa petite communauté pour promouvoir la religion que les ministres n’en ont dans la congrégation.»[7] Il poursuit en écrivant: «Chaque famille chrétienne devrait être comme une petite église, consacrée à Christ et totalement influencée et gouvernée par son règne.»[8]

Motivés par leur religion, les Puritains portaient un intérêt exceptionnel pour leur époque à l’éducation de leurs enfants.  La lecture de la Bible était nécessaire pour vivre une vie pieuse. L’éducation de la prochaine génération était importante pour continuer à «purifier» l’église et améliorer la vie sociale. Pour la première fois dans l’histoire, une école gratuite a été offerte à tous les enfants.

Les Puritains ont formé la première école formelle, appelée l’école de latin de Roxbury, en 1635. Quatre ans plus tard, la première université américaine a été établie: Harvard à Cambridge. Les enfants âgés de six à huit ans fréquentaient une «école de dame» où l’enseignante, généralement une veuve, enseignait la lecture. Le «cryptage» (les maths) et l’écriture avaient moins d’importance dans le programme académique.

Les Puritains ont été les premiers à écrire des livres pour les enfants et à discuter des difficultés dans la communication avec eux. A l’époque, alors que d’autres Américains ouvraient des chemins pionniers dans les forêts vers l’ouest, les efforts des Puritains dans le domaine de l’étude faisaient avancer l’Amérique sur le plan intellectuel.[9]

Edwards était particulièrement consacré à éduquer les parents à former leurs enfants, et il l’a modélisé dans sa propre famille. Jonathan et son épouse, Sarah, ont eu onze enfants. A l’orée du vingtième siècle, le pasteur et éducateur américain A. E. Winship a entrepris de retracer les descendants de Jonathan Edwards près de cent cinquante ans après sa mort. Ses découvertes sont étonnantes, en particulier si on les compare à la descendance d’un homme appelé Max Jukes. Cet exemple peut être trouvé sur le site Internet «Unlocking the Bible,»[10]

«L’héritage de Jukes est venu au premier plan quand les arbres généalogiques de quarante-deux hommes dans le système pénitencier de New York ont remonté jusqu’à lui.
La descendance de Jonathan Edwards comprend: un vice-président des Etats-Unis, trois sénateurs, trois gouverneurs, trois maires, treize présidents d’universités, trente juges, soixante-cinq professeurs, quatre-vingts titulaires de charges publiques, cent avocats et cent missionnaires.
La descendance de Max Jukes comprend: sept meurtriers, soixante voleurs, cinquante femmes de débauche, cent trente autres prisonniers, trois cent dix indigents (représentant plus de 2'300 ans dans des hospices), quatre cent personnes brisées physiquement par leur vie indulgente. On estime que les descendants de Max Jukes ont coûté à l’état plus de US$ 1’250’000.
C’est un exemple puissant qui démontre comment le leadership des parents peut avoir un profond impact sur leurs enfants.»[11]


[1]. «Children in Revival Throughout History,» ExplainEDtv, consulté le 17 décembre 2014, https://www.youtube.com/watch?v=xoSwE2Bfu_0&index=15&list=PL6SEOeFr8pMGjerKHGaSxiFrXVdkwrzJm.
[2]. Jonathan Edwards, «The Importance of Revival Among Heads of Families,» vol. 22 de The Works of Jonathan Edwards, éd. Wilson H. Kimnach (New Haven: Yale University Press, 1992), p. 451.
[3]. John H. Gerstner, Jonathan Edwards, Evangelist (Morgan, PA: Soli Deo Gloria, 1995), pp. 34-35.
[4]. Ibid., 34-35.
[5]. Edwards, The Importance of Revival Among Heads of Families, Works 22:453.
[6]. C. Jeffrey Robinson Sr., «Every House a Household of Faith: Family Worship Among the Puritans, Part 3 – Jonathan Edwards,» Family Ministry Today, consulté le 17 décembre 2014, http://www.sbts.edu/ family/blog/ every-house-a-household-of-faith-family-worship-among-the-puritans-part-3-jonathan-edwards/.
[7]. Jonathan Edwards, «Living to Christ,» dans Sermons and Discourses, 1720-1723, vol. 10 de The Works of Jonathan Edwards [Works], ed. Wilson H. Kimnach (New Haven: Yale University Press, 1992), p. 577.
[8]. Cité dans Clyde A. Holbrooks, The Ethics of Jonathan Edwards: Morality and Aesthetics (Ann Arbor, MI: University of Michigan Press, 1973), p. 83.
[9]. Kay Kizer, «Puritans,» History of American education web project, consulté le 23 février 2015, https://www3.nd.edu/~rbarger/www7/puritans.html.
[10]. «Jonathan Edwards’ Powerful Example of Leaving a Godly Legacy,» Unlocking the Bible, consulté le 17 décembre 2014, http://www.unlockingthebible.org/jonathan-edwards-leaving-a-godly-legacy/. L’information provient de Albert Edward Winship, Jukes-Edwards: A Study in Education and Heredity, (Harrisburg, PA: R. L. Myers & Co., 1900).
[11]. Une étude approfondie conteste les chiffres de ce paragraphe (voir http://www.rfrick.info/jukes.htm), bien que la conclusion générale s’applique toujours.

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