lundi 16 mars 2015

Héros de la foi en Francophonie - 19 - Jean-Patrick & Ruth Perrin


Jean-Patrick & Ruth Perrin: pionniers au Mali

Jean-Patrick est né à Fleurier en Suisse dans une famille chrétienne. Il a eu l’occasion d’entendre parler de Jésus et de faire des camps chrétiens depuis tout petit, dans lesquels il a pu approfondir sa foi. Ils ont aussi participé en famille à des conférences missionnaires où l’évocation de l’Afrique a rapidement éveillé l’intérêt de Jean-Patrick.
Ruth est née à Cayenne en Guyane Française de parents missionnaires. Suite à la maladie de sa maman, la famille est rentrée en Suisse et ses parents ont repris une église en France. Ruth s’est convertie à l’âge de six ans lors d’un camp, et dès l’âge de 10 ans elle savait qu’elle voulait devenir missionnaire. Beaucoup de missionnaires passaient à la maison, et leurs témoignages ont nourri cet appel. Ruth a prié pour savoir quelle profession choisir afin d’être utile sur le champ missionnaire et elle a été guidée vers le métier d’infirmière. En famille à la maison, ils lisaient des livres sur la mission et priaient ensemble, et ses parents priaient justement dans ce sens. Ils l’ont donc encouragée. Elle a fait ses études d’infirmière à Lyon, puis a travaillé pendant 2 ans et demi. Elle a rencontré plusieurs Cambodgiens qui l’ont beaucoup touchée et s’est sentie appelé à les servir. Elle s’est donc inscrite pour une école d’évangélisation, sachant que Jem allait démarrer un travail en Thaïlande pour les réfugiés Cambodgiens.

Jean-Patrick priait aussi en famille, mais il avait peur de Dieu et différentes situations ont fait que le jugement de Dieu était plus présent que sa grâce. Il a vite réalisé qu’il ne serait jamais assez bien pour être missionnaire, ce qui l’a beaucoup troublé. A 16 ans, l’école terminée, il est parti en Allemagne où il a travaillé une année, avant de faire un apprentissage de commerce. Il va travailler dans une quincaillerie jusqu’à 22 ans. Il continuait d’aller à l’église, de lire sa Bible, mais n’avait pas réellement de relation personnelle avec Dieu. Après deux accidents, il s’est dit qu’il lui fallait faire un choix: soit devenir chrétien à fond, soit laisser tomber. Et c’est là qu’il a reçu un prospectus pour la formation de Jeunesse en Mission. La perspective d’une phase pratique en Afrique a achevé de le convaincre, et il s’est inscrit. C’est là qu’il a découvert le Saint-Esprit, qu’il a commencé à entendre la voix de Dieu. Il est ensuite parti pour le Mali, où il s’est tout de suite senti à sa place.

Ruth et Jean-Patrick vont se rencontrer l’année suivante en Côte d’Ivoire, lorsqu’elle faisait la phase pratique de sa propre école de Jem. Ils ont commencé à correspondre.

Ruth est ensuite partie pour l’Asie, et c’est là qu’elle a reçu un courrier de Jean-Patrick la demandant en mariage. Elle a tout d’abord été passablement troublée, car cela ne lui semblait pas correspondre aux directives de Dieu. Elle a demandé au Seigneur de lui parler très clairement, et elle a reçue une conviction, même si elle n’a pas tout compris. Après une année et demi au Cambodge qui va beaucoup la transformer, elle a rejoint Jean-Patrick et ils se sont mariés en 1983.

Jean-Patrick avait commencé l’année précédente à prendre des responsabilités. Il s’est rendu plusieurs fois au Mali et a commencé à tisser des liens avec les églises locales. Au fil des voyages, son désir de rester à plein temps augmentait. En 1984, ils sont partis faire une tournée d’évangélisation et de formation dans une dizaine de villes. Dans la dernière, Sikasso, un vieux couple de missionnaires les a invités à venir travailler parmi la jeunesse dans cette ville. Ils ont accepté et sont arrivés en août 1983, avec un tout petit soutien financier, ce qui a placé une très forte pression sur eux. Mais cette année de pauvreté leur a permis de lier des liens profonds avec trois Maliens, Tamou Mounkouro, ainsi que Paul et Pama Sanogo. Ils ont fait beaucoup d’activités ensemble. Deux ans plus tard, quand ils ont démarré une base de Jem à Koutiala, Tamou est venu les rejoindre, et Paul les a visités à plusieurs reprises. Tamou va faire son Ecole de Disciples en 1987 et Paul en 1989. Cette année leur a donné leurs deux premiers membres du personnel maliens. Leur appel est bien sûr d’évangéliser, mais aussi et surtout de former des missionnaires africains. Aujourd’hui, Jem Mali représente environ 70 personnes, dont une trentaine de Maliens, une trentaine d’Africains de l’Ouest et seulement une dizaine de blancs. Tamou Mounkouro a développé le ministère des FJ au Mali, et aujourd’hui il y a près de 300 FJ actifs dans le pays, mais encore bien plus qui sont des anciens FJ aujourd’hui actifs dans la mission, dans l’église ou dans la société. Paul Sanogo a fondé le collège Samuel qui rassemble actuellement plus de 450 enfants, formés selon Dieu jour après jour. Japhet Diarra a commencé un centre d’apprentissage où les jeunes apprennent la couture, la menuiserie. Samuel Sangaré est pour sa part né dans une famille musulmane. Il a rencontré le Seigneur en Côte d’Ivoire où son père ne l’a pas accepté. Il va suivre l’EFD de Koutiala en 1992. Il ne savait pas écrire, mais il s’est accroché. Il a suivi plusieurs écoles encore axées sur le développement communautaire. Il a démarré dans le village de son père des jardins communautaires, où chacun pourrait cultiver son lopin de terre. Après 4 ans, cela a été un succès et les gens ont pu rembourser les prêts reçus. Aujourd’hui, ce projet s’est multiplié dans une trentaine de villages, plus de 3000 femmes sont ainsi touchées, et avec elles leur famille. Ces Africains sont aujourd’hui la fierté de Jean-Patrick et Ruth.

En parallèle, un grand travail a été effectué au niveau des soins de santé primaires, surtout dans la prévention, avec beaucoup de tabous à renverser. Par exemple, on raconte dans le Sahel que lorsqu’une femme tombe enceinte alors qu’elle est encore en train d’allaiter un bébé, il faut tout de suite sevrer cet enfant sinon la chaleur de la grossesse va faire pourrir le lait maternel qui va donner la diarrhée à l’enfant et le faire mourir. A cause de cela, beaucoup de ces enfants qui étaient allaités et qui ne sont pas encore en mesure de manger de la nourriture solide, finissaient par mourir. Des rencontres de discussions dans les villages où tout le monde, hommes, femmes et enfants étaient invités, ont été organisées.

Aujourd’hui, par les Fabricants de Joie, c’est déjà la troisième génération qui arrive dans la mission, et cela continue à grandir.

5 commentaires:

  1. Très encourageant comme témoignage

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  2. Bravo à Patrick et Ruth Perrin pour ce qu’ils ont fait en Afrique grâce à Dieu !
    Je les ai juste connu à JEM en 1984
    alors qu’ils se préparaient pour aller en afrique. Isabelle Liardon (Brülhart)

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  3. Bravo à Patrick et Ruth pour leur engagement en Afrique dès leur Jeunesse

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  4. Encore merci pour tout ce que vous avez fait au Mali

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  5. Salue bien ta soeur Marivonne que j’ai connue à Burtigny
    Que le Seigneur te bénisse

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