mercredi 24 août 2011

Responsabiliser son enfant - 22

L’attitude des parents est très importante quand il s’agit d’inciter l’enfant à assumer ses responsabilités scolaires. Si l’activité qu’on lui propose est adaptée à ses capacités et s’il maîtrise les moyens et les stratégies pour la réaliser, ses parents doivent lui signifier clairement que sa responsabilité consiste à la mener à terme. Ils doivent l’encourager à persévérer, c’est-à-dire à terminer l’activité malgré les difficultés. Si un enfant abandonne une tâche lorsqu’il se retrouve devant une difficulté, il en retirera un sentiment d’échec.
Les difficultés ne sont pas des limites et encore moins des handicaps ; ce sont des défis à relever. En outre, elles sont nécessaires puisqu’elles permettent à l’enfant de faire le deuil de sa toute-puissance. Une fois qu’il a pris conscience de ses difficultés ou des points qu’il doit améliorer, les parents peuvent l’aider en lui suggérant des stratégies pour résoudre ses problèmes. Par ailleurs, afin qu’il sente sa responsabilité, ils doivent le féliciter lorsqu’il atteint ses objectifs, et souligner ses progrès dans ses apprentissages et son adaptation sociale.
Il est très important que les parents ne retirent pas à l’enfant ses responsabilités en excusant ses actes ou en reportant les torts sur l’école à la suite d’un échec. Certains parents veulent éviter que l’enfant se sente amoindri et justifient le manque de responsabilité de l’enfant. En entendant ces commentaires, l’enfant risque de se dire : « Je vais attendre que les autres changent. »
On voit de plus en plus cette tendance des parents de prendre le parti des enfants ou des les excuser lorsqu’ils éprouvent des difficultés avec les enseignants. Ces derniers déplorent souvent le fait qu’il est plus difficile qu’autrefois d’établir des rapports de connivence et de collaboration avec les parents pour le bien des enfants. Beaucoup de parents se mettent sur la défensive et refusent d’admettre tout tort chez leurs enfants. On peut relier cette attitude parentale à leur propre sentiment de culpabilité, à leur désir d’éviter que leur enfant vive du malaise ou se sente coupable, ou tout simplement à des conflits qu’ils ont eux-mêmes vécu à l’école et qu’ils n’ont jamais résolus. Nous avons constaté que la plupart des parents qui projettent tous les torts sur l’école ont vécu des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage durant leur enfance.
Cette attitude parentale enlève à l’enfant le sens des responsabilités. Si les parents jugent, à tort ou à raison, que l’attitude, les gestes ou les paroles de l’enseignante sont inadéquats, qu’ils aillent en discuter avec elle au milieu de passer leurs jugements devant l’enfant. Il est plus profitable pour l’enfant que les parents lui disent : « Ton enseignante, tu ne peux pas la changer, mais toi, qu’est-ce que tu peux faire ? » Ils ont intérêt à faire réfléchir leur enfant sur ses attitudes (attention, motivation, autonomie, responsabilité) et sur ses stratégies, pour les modifier ou les améliorer, et à se rendre compte que chacun a du pouvoir sur soi, mais non sur les autres. Il est très important que les parents aident l’enfant à comprendre qu’il est le principal acteur de son apprentissage et qu’à cet effet, il a des choix personnels à faire. En parlant de la sorte, les parents signifient à l’enfant qu’il a la capacité de trouver des moyens de progresser, tout en lui redonnant sa responsabilité personnelle.
Pour qu’une expérience compte vraiment, il faut avoir l’occasion d’y réfléchir après coup afin de comprendre ce qu’elle nous a apporté. Si un enfant fait beaucoup d’essais et d’erreurs, mais que le parent ne l’aide pas à revenir sur ses expériences pour en tirer des leçons, il n’apprendra pas à faire des choix judicieux et à être responsable.
Il est inévitable et nécessaire que l’enfant fasse des erreurs quand il apprend. Ces erreurs lui permettent d’adapter ses stratégies et de trouver de nouveaux moyens de mener à bien ses travaux. Elles lui fournissent également l’occasion de s’évaluer, de corriger ses stratégies et de réfléchir sur la pertinence de ses choix.
Il est également important que l’enfant prenne conscience de ses erreurs, et ses parents peuvent l’aider à y arriver. Une telle prise de conscience lui enseigne à ne pas répéter ces erreurs. De plus, les correctifs apportés stimulent la souplesse et la mobilité de la pensée.
Souvent, par perfectionnisme ou par souci d’efficacité, les parents sont tentés de condamner les erreurs. Par conséquent, l’enfant n’ose plus faire de choix, de crainte de se tromper. Il est alors habité par la hantise de commettre une erreur et cela lui occasionne du stress, inhibe sa capacité d’autonomie, de même que sa créativité. Soulignons également qu’il est beaucoup plus facile pour un enfant d’accepter de faire des erreurs lorsqu’il constate que ses parents acceptent les leurs.
Consciemment ou non, nous sommes portés à maintenir notre enfant dans un état de dépendance, car qui dit « autonomie » dit aussi « éloignement ». Or, si nous souhaitons fournir à notre enfant les outils nécessaires pour réussir à l’école et dans la société, il faut d’abord l’aider à acquérir le sens des responsabilités. Ce n’est qu’en devenant un enfant responsable qu’il peut relever les défis qui l’attendent et, surtout, en être fier !
Voici les principales attitudes parentales que nous conseillons pour favoriser le sens des responsabilités chez l’enfant dans ses apprentissages scolaires :
·          L’encourager à s’affirmer ;
·           Être ferme sur les points importants ;
·           Faire preuve de souplesse sur des points mineurs ;
·           L’encourager, dans certaines limites, à faire des choix personnels ;
·           L’aider à assumer les conséquences de ses choix ;
·           L’encourager à trouver des moyens de s’adapter aux situations difficiles ;
·           L’aider à persévérer dans ses efforts et à terminer ce qu’il a commencé ;
·           Lui confier des responsabilités adaptées à son âge ;
·      Respecter son rythme d’apprentissage (en exerçant de la pression pour accélérer son apprentissage, on ne peut que provoquer du stress de performance et des échecs) ;
·           Proposer à l’enfant des défis à sa mesure ;
·           Souligner régulièrement à l’enfant ses forces et reconnaître les efforts qu’il déploie ;
·           L’aider à voir l’utilité des activités qu’il entreprend, tant pour le plaisir qu’il peut en retirer que pour leur utilité concrète ;
·       Encourager sa curiosité intellectuelle en répondant à ses questions et en l’amenant à faire des liens entre ce qu’il apprend en classe et ce qu’il observe dans la vie courante ;
·           Susciter sa créativité pour qu’il éprouve du plaisir et prenne des initiatives ;
·           Lui suggérer des stratégies plutôt que de lui imposer des méthodes établies ;
·           L’encourager à choisir ses propres moyens et stratégies pour arriver à ses fins ;
·        L’amener à comprendre qu’il est normal de faire des erreurs et que c’est même l’occasion de découvrir de nouveaux moyens de relever des défis ;
·           L’inciter à corriger lui-même ses erreurs ;
·           Le soutenir dans l’acquisition d’une méthode de travail.
06 Septembre 2010

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